Difficile arrimage

Ils étaient très réticents, voire franchement hostiles pour certains, voici quelques mois à peine. Mais aujourd'hui, emportés par le tsunami financier, les pays de l'est de l'Europe veulent adhérer rapidement à la zone euro qui leur apparaît comme un facteur de stabilité. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, demande ainsi « la simplification des procédures ». Seulement voilà, les critères de convergence pour adhérer à la zone euro sont inscrits dans le traité que l'on ne peut changer au gré de la conjoncture. Alors que le traité de Lisbonne, dont l'objectif est de réformer les institutions de l'Union, est toujours dans les limbes, il serait illusoire de prévoir un nouveau texte amendant Lisbonne sur les articles relatifs à l'Union économique et monétaire (UEM). mal en pointD'ailleurs, si l'on devait réécrire les critères de convergence, « ce n'est pas sûr que l'on les réécriraient différemment », observe Natacha Valla de Goldman Sachs, spécialiste de l'UEM. Car il faut s'assurer d'une stabilité à long terme des économies qui partagent la même monnaie. Une adhésion des pays de l'Europe centrale aujourd'hui ferait exploser la zone euro déjà mal en point avec des pays comme l'Irlande ou la Grèce. Mais, à entendre les responsables politiques, il ne faut surtout pas inquiéter les marchés, déjà très nerveux. Donc les demandes d'une simplification des procédures d'adhésion des pays de l'Est à la zone euro ne sont pas repoussées d'un revers de la main. Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, s'est ainsi dit prêt à « discuter sereinement » d'une telle possibilité. Angela Merkel, dont le pays passe pour le plus intransigeant en matière de conditions d'adhésion à la monnaie unique, a évoqué la possibilité de réduire la durée de deux ans que tout pays candidat doit d'abord passer dans l'antichambre de l'euro, dans le système monétaire européen, qui limite les fluctuations de la monnaie de ce pays dans une fourchette de 15 % par rapport à la devise européenne. C'est d'ailleurs la demande formulée par le Premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, dont le pays a été particulièrement secoué par la crise financière. Toutefois, Angela Merkel a catégoriquement rejeté tout assouplissement des critères d'adhésion sur le déficit et la dette publics ainsi que l'inflation et le taux d'intérêt. Marc Dege
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