L'industrie aéronautique et spatiale appelle à nouveau l'État à l'aide

Après une excellente année en 2008 boostée par les prises de commandes record des exercices précédents (voir ci-contre), l'industrie aéronautique et spatiale s'attend au pire pour 2009, 2010, voire au-delà. Le président du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), Charles Edelstenne, a exprimé son inquiétude hier, en présentant les résultats du secteur. « Nos carnets de commandes, qui sont à des niveaux historiques, ne garantissent en rien le niveau de notre activité et les cadences de production, a-t-il indiqué. [?] Plus la crise se prolongera, plus les risques de défection s'accroîtront. C'est la raison pour laquelle nous pilotons à vue. »En attendant, les industriels se mettent en carré pour « préserver l'outil industriel » en réduisant les cadences de production, à l'image d'Airbus et Dassault Aviation. Toute la question pour Charles Edelstenne est de trouver un équilibre entre la réduction de ces capacités et la survie de la sous-traitance (« supply chain »). « Si nous réduisons davantage la voilure, c'est dans toute la chaîne que les conséquences seront visibles », avertit-il. Donc, « il importe de prendre dès à présent les mesures qui permettront d'éviter les destructions massives d'emplois ».extension de la mesureS'il se félicite de l'engagement pris par les banques de consacrer 5 milliards d'euros au financement des exports, il estime que « cette mesure ne suffira pas ». Il plaide pour une extension de cette initiative aux États partenaires d'Airbus (Allemagne, Grande-Bretagne et Espagne) et d'ATR (Italie) et demande que ces actions durent « les années qui suivront ». En outre, il rappelle que le ministère de la Défense, un acteur permettant d'amortir la crise du secteur civil, doit consommer la totalité de ses crédits : ceux de la loi de finances initiale 2009, ceux qui n'ont pas été consommés en 2008 (près de 1 milliard d'euros) et ceux du plan de relance. Et engage le ministère à augmenter son effort dans la R&T pour atteindre 1 milliard d'euros. Enfin, il demande l'aide de l'État pour les PME, nécessaire à la préservation de la « supply chain ».Michel Cabirol
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