Pékin s'éveille sur la scène internationale

Traditionnellement en retrait sur la scène diplomatique, la Chine s'affirme aujourd'hui à la faveur de la crise financière. En atteste l'importance de la délégation qui accompagnait hier le président chinois, Hu Jintao, à Londres, composée notamment d'un vice-Premier ministre, de ses ministres des Affaires étrangères, des Finances et du Commerce, du gouverneur de la banque centrale et de deux secrétaires du Parti communiste chinois.Avec des réserves de change de plus de 2.000 milliards de dollars et une économie qui résiste à la récession mondiale, Pékin est en situation de force tandis que les vieux pays industrialisés du G7 n'ont quasiment plus une carte en main. Lors de leur rencontre à la veille du G20, Barack Obama et le président Hu Jintao se sont accordés pour relancer la croissance mondiale, renforcer le système financier et établir un groupe de « dialogue stratégique et économique », dont la première réunion se tiendra cette année à Washington. La création de ce G2 illustre cette montée en puissance de la Chine dans les affaires mondiales : Barack Obama a d'ailleurs prévu de se rendre en Chine dans la deuxième moitié de l'année.La Chine a fait preuve d'un activisme inédit à la veille du G20. Le président de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, s'est ainsi prononcé la semaine dernière pour le remplacement du dollar comme monnaie de réserve. Pékin a également volé au secours de l'Indonésie, de la Biélorussie, de la Malaisie, de l'Argentine, de Hong Kong et de la Corée du Sud engageant au total 95 milliards de dollars.Washington et Londres ont exercé une pression amicale sur la Chine pour qu'elle consacre une partie de ses réserves de change à une augmentation significative des ressources du Fonds monétaire international (FMI). Le vice-gouverneur de la banque centrale, Hu Xiaolian, a déclaré la semaine dernière qu'il serait plus rapide pour le FMI de lever des fonds en émettant des obligations que la Chine et d'autres pays pourraient acheter. Mais sa participation au renflouement du FMI a un prix : une meilleure représentation au sein des institutions financières internationales. Un prix que les pays occidentaux sont désormais prêts à payer. Xavier Harel, envoyé spécial à Londre
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