Les États-Unis relancent le débat sur la valorisation

La pression politique était trop forte. Sommé, lors d'une audition parlementaire le 12 mars, d'assouplir le mode de valorisation des actifs financiers, le normalisateur comptable américain (FASB) s'est exécuté. La décision adoptée hier autorise les sociétés à utiliser leur « jugement », c'est-à-dire leur appréciation subjective, pour calculer la « juste valeur » de leurs actifs. Basé sur le prix de marché courant, ce mode de valorisation est en effet accusé d'avoir aggravé les pertes des sociétés financières en les forçant à se référer à des prix sacrifiés, observés dans des marchés illiquides. Une position battue en brèche par les investisseurs, pour qui cette méthode apporte la transparence nécessaire à la confiance. La nouvelle disposition pourrait en outre saper les chances de succès du plan américain de reprise des actifs toxiques en réduisant l'incitation des banques à s'en délester.Effective dès le premier trimestre, cette décision va permettre aux banques américaines d'améliorer leur résultat d'au moins 20 %, selon certains analystes. Du coup, elle détourne la pression politique sur le normalisateur international (IASB), qui édicte les normes IFRS valables en Europe. L'IASB a ainsi convenu dès hier de l'urgence d'une « révision en profondeur de la comptabilité des actifs financiers » dans une démarche conjointe avec son homologue américain. B. J.
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