L'innovation ne se résume pas à la high-tech, souligne un rapport remis à Christine Lagarde

echercheL'hypothèse de la nomination de l'ancien ministre socialiste Claude Allègre à la tête d'un « Miti » à la française, grand ministère couvrant l'industrie, l'innovation et la recherche défendu par Christine Lagarde, pose la question de la place à octroyer à l'innovation, régulièrement citée comme la clef pour sortir de la crise. « Un Miti fait sens, si tant est qu'il est vraiment global, mais soulève plusieurs questions : qu'entend-on par innovation ? Quelles interactions envisager avec les autres ministères ? » s'interroge Pascal Morand, le directeur général de l'ESCP Europe. Sans compter que séparer la recherche de l'enseignement supérieur en pleine application de la loi LRU ne serait pas sans poser de problèmes. Toutes ces questions, Pascal Morand tente d'y répondre dans le rapport (« Pour une nouvelle vision de l'innovation ») corédigé avec Delphine Manceau, professeur à l'ESCP Europe, qu'il a remis récemment à Christine Lagarde. La ministre de l'Économie l'avait chargé en septembre dernier de proposer « une définition élargie de l'innovation qui, au-delà des aspects liés à la recherche et au développement, en intègre toutes les facettes ».Partant du constat qu'en France, « les discours publics évoquant l'innovation sont souvent centrés sur la recherche et l'innovation technologique », le rapport juge ces deux sujets « décalés par rapport aux pratiques des entreprises » et estime que l'innovation ne « saurait être réduite à la recherche et aux brevets ». Alors qu'à ce niveau, « le travail n'est pas achev頻, rappelle Pascal Morand, battant en brèche le règne du ratio R&D/PIB et du nombre de brevets déposés. un labelLa France « cantonne l'innovation à certains secteurs industriels et à la high-tech », explique Delphine Manceau, « alors qu'il y a des innovations sans R&D, tels les hypermarchés ou les clubs de vacances ». Et Pascal Morand de rappeler que, selon l'OCDE, 51 % des innovations relèvent de l'usage des produits et services ou des modèles d'affaires. Partant, il propose « d'effectuer un vrai travail sur les usages, le design, les modèles économiques en tant que créateurs de valeur ». Il préconise la mise en place de 10 nouveaux indicateurs de mesure de la capacité d'innovation (part du chiffre d'affaires réalisé par des produits nouveaux sur le marché, nombre de marques françaises parmi les 100 premières mondiales, organisation, capital humain mobilisé?). Autres pistes, la valorisation des actifs immatériels porteurs d'innovation, la création d'un label et d'un institut de la compétitivité et de l'innovation ou la mise en place du brevet communautaire.Relativement critique, le rapport n'en salue pas moins la nouvelle mouture du crédit d'impôt recherche, les pôles de compétitivité, le plan campus et la constitution de pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres). C. J.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.