Les très petites entreprises diffèrent massivement leurs investissements

ConjonctureCeux qui espéraient une sortie de crise rapide et un redémarrage puissant de l'activité en seront pour leurs frais. En effet, comment envisager l'avenir avec un minimum d'optimisme lorsque la très grande majorité des entreprises tricolores cessent d'investir et donc de préparer l'avenir ? Selon les résultats de l'enquête de conjoncture réalisée par l'Ifop pour le cabinet de conseil Fiducial, 800.000 très petites entreprises (TPE), soit 32 % des 2,5 millions de TPE recensées dans l'Hexagone, affirment avoir abandonné leurs projets d'investissements ou craindre de devoir les reporter cette année, et ceci pour un montant moyen évalué à 54.000 euros. Ce qui représente la bagatelle de 42 milliards d'euros d'investissements reportés.FragilitéComment expliquer un tel renoncement ? Selon Fiducial, il tient dans 58 % des cas à une situation financière trop fragile et dans 57 % des cas à une période guère propice à la prise de risques, l'activité ayant reculé de 1,5 % et de 1,2 % au dernier trimestre 2008 et au premier trimestre 2009, selon l'Insee. « Une majorité des TPE s'attendent à une baisse de leur chiffre d'affaires au deuxième trimestre 2009, en moyenne de 5,6 %. En outre, l'indicateur de situation financière [pourcentage d'entreprises ayant constaté une amélioration de leur situation diminué du pourcentage de celles ayant constaté une dégradation] poursuit sa lente descente. Jusqu'où ? Nul ne le sait. Ainsi, sont-elles logiquement 73 % à réclamer un second plan de relance », observe le cabinet.D'autres raisons sont avancées. Pour 34 % des chefs d'entreprise, ces investissements sont abandonnés parce qu'ils n'étaient pas considérés comme impératifs. Le refus ou la peur du refus de leur banque est avancé par 16 % des TPE. Un chiffre à mettre en rapport avec les dernières statistiques fournies par le médiateur du crédit. Entre le 15 et le 31 mai, 358 entreprises ont saisi le médiateur pour faciliter leur financement, le flux de saisines étant stable depuis le lancement de ce dispositif début novembre.L'investissement n'est pas le seul des facteurs de production à être sacrifié sur l'autel de la prudence. L'emploi fait également partie des variables d'ajustement. Selon Fiducial, la création d'emplois, nette de suppressions et de remplacements de postes, demeure dans le rouge pour le quatrième trimestre consécutif et les licenciements sont en forte hausse par rapport aux démissions (53 % des suppressions de postes contre 36 % en janvier dernier).En outre, si le taux de suppressions d'emplois est élevé, il concerne principalement des emplois en CDI (78 %), laissant à penser que les CDD et les intérimaires ont déjà été sacrifiés.
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