De nouveaux équilibres commerciaux

Les deux éléments qui font que la crise peut encore s'aggraver sont l'équilibre Chine-États-Unis et le protectionnisme. Le protectionnisme est la seule maladie économique dont on sait comment on l'attrape mais pas comment on en guérit ! Sauf par la guerre ! Il faut avoir cela en tête aujourd'hui. Pour le moment, on ne peut pas dire qu'il y ait eu des politiques ouvertement protectionnistes. Mais les belles déclarations d'intention la main sur le c?ur du G20 ne prouvent rien. Dix-sept des pays du G20 ont pris des mesures de nature protectionniste depuis l'automne dernier. La difficulté tient à ce que le protectionnisme soit devenu beaucoup plus subtil que les classiques droits de douane ou obstacles non tarifaires. Le protectionnisme aujourd'hui peut être monétaire ou environnemental. L'OMC n'est en rien le garant de l'absence de protectionnisme. D'où la nécessité de reprendre le cycle de Doha et de lutter de manière efficiente contre toutes les formes de protectionnisme. Pour le moment, les Chinois jouent le jeu coopératif au sens où ils relancent leur économie et ne dévaluent pas brutalement leur monnaie. En face, on ne sait pas très bien quelle est la volonté d'Obama dans ce domaine. Jusqu'où ira-t-il dans le multilatéralisme ? Les pays émergents ont été trop longtemps laissés de côté. Ils représentent 20 % de la croissance mondiale et ne vont pas se contenter d'un G20 tous les six mois. L'argument selon lequel les Chinois sont tellement dépendants du commerce extérieur et de nos importations qu'ils seront obligés de coopérer a ses limites. La politique intérieure chinoise, ou américaine, ne nous met pas à l'abri de nouvelles tentations protectionnistes? n olivier pastré, professeur à paris x
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