Les baisses de charges divisent les entreprises

Le débat sur les allégements de charges consenties aux entreprises s'est invité au sommet social. Mercredi, lors du sommet social à l'Élysée, le sujet est « arrivé à la fin de la réunion quand une des organisations syndicales a posé la question », a indiqué hier matin sur France Info le secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez. L'organisation à laquelle il est fait référence n'est autre que la CFDT. Lors de son intervention hier devant les participants, son leader, François Chérèque, a en effet rappelé qu'« il n'est pas admissible de différer encore davantage l'ouverture du chantier des contreparties aux allégements de charges, qui doit faire partie des réformes prioritaires à conduire rapidement dans le cadre de la mise en place d'un groupe de travail tripartite ». Par contrepartie, la CFDT entend la signature d'un accord salarial dans l'entreprise, ou un effort particulier en direction de publics ciblés, tels que les jeunes et les seniors. François Chérèque a, sur ce point, été entendu, puisque « le président a dit qu'il n'y avait pas de sujet tabou », a précisé Laurent Wauquiez.Si l'ouverture d'un chantier sur ce thème est acquise pour la rentrée, reste à voir quels seront précisément les sujets abordés. Les partenaires sociaux en sauront un peu plus lorsqu'ils recevront le courrier que l'Élysée va leur faire parvenir « dans les prochains jours ».À la sortie de la rencontre, rebondissant sur la demande de la CFDT, le leader de la CGPME, Jean-François Roubaud, a rappelé que son organisation défend de longue date un système alternatif, à coûts constants, avec l'idée d'un allégement de charges sur les 200 premiers euros de l'ensemble des salariés pour éviter les effets de trappes à bas salaires. « L'idée de la CGPME nous plaît bien », avoue de son côté Jacques Voisin, le président de la CFTC, qui rappelle aussi que dans le débat se pose toujours la question de la « compensation des charges par l'État à la protection sociale ». Cette idée est en revanche rejetée par le Medef, qui qualifie l'idée de « contresens » et souhaite « maintenir le système actuel car on risque de détruire des emplois dans de nombreuses petites entreprises qui sont les plus concernées par les allégements de charges ».Comme le Medef, mais pour des raisons différentes, Force ouvrière récuse l'idée de la CGPME. FO constate qu'en France « la politique de l'emploi se résume à un politique d'exonération de charges ». Pour Stéphane Lardy, secrétaire confédéral chargé de l'emploi, la question qui se pose, « c'est tout bonnement de savoir si les aides publiques et les exonérations de charges ont un impact sur le maintien ou la création d'emplois ». Plutôt pessimiste, il craint fort que cette rencontre « fasse pschitt ».
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