Bertrand Delanoë contraint aux économies

ParisLes économies que propose monsieur Delanoë sont des broutilles qui laissent présager une année 2009 catastrophique, avec pour conséquence une nouvelle hausse de la fiscalité. » Pour Jean-François Legaret, maire UMP du Ier arrondissement et président de la commission des finances du Conseil de Paris, la messe est dite : Bertrand Delanoë n'a pas pris la mesure de la situation financière de la capitale. L'ancien adjoint aux finances de Jean Tiberi confirme ainsi ce que Christine Lagarde, ministre de l'Économie mais aussi élue du XIIe, affirmait voici un mois dans « La Tribune » : « Delanoë n'a pas été prévoyant pour Paris. »Pourtant, lundi, lors du vote du budget supplémentaire de la ville, le maire proposera d'annuler 23 millions d'euros de dépenses de fonctionnement votées dans le budget primitif. La mairie va tailler dans ses frais de représentation, les missions à l'étranger de ses élus, les colloques, les expositions, les études? Les subventions versées aux innombrables associations culturelles ou sportives seront aussi revues à la baisse.Avec ces 23 millions d'économies sur un budget total de 7 milliards, Bertrand Delanoë espère donc passer le cap de 2009 sans toucher aux investissements, qui se montent à 1,4 milliard (et 8,4 milliards sur la mandature). Déjà en janvier, pour anticiper une mauvaise année, le maire avait fait voter une hausse de 9 % des taux des impôts locaux et la création d'une part départementale à la taxe foncière acquittée par les propriétaires.manque à gagnerPlus que les autres collectivités locales, Paris subit en effet le contrecoup de la crise de l'immobilier. En 2008, les droits de mutation versés au budget de la capitale s'étaient élevés à 856 millions d'euros. En 2009, selon les prévisions de la mairie, ces droits devraient baisser de 150 millions, ce qu'il faut bien compenser. Jean-François Legaret estime, lui, à 300 millions la perte pour la ville.Outre la baisse des droits de mutation, le maire pointe du doigt un autre manque à gagner : les 312 millions d'euros que l'État devrait à ce jour à Paris au titre de transferts de charges non compensées, comme le financement du RMI ou de l'APA. Un chiffre contesté par Christine Lagarde.En fait, l'opposition municipale affirme que Delanoë paie aujourd'hui le prix des dépenses excessives de sa première mandature, entre 2001 et 2008. L'embauche de 8.000 agents supplémentaires a entraîné, selon Jean-François Legaret, une hausse de 150 millions des frais de fonctionnement. Or, l'immobilier n'est plus là pour remplir les caisses. Patrick Coquidé
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