La France reprend ses marques en Irak

moyen-orientLe symbole est fort. Deux jours seulement après que l'Irak a repris le contrôle des principales villes du pays, le Premier ministre François Fillon est arrivé hier à Bagdad pour une visite éclair, flanqué d'une importante délégation d'entreprises françaises. Mis à l'écart par l'administration Bush pour son opposition à la guerre, la France entend désormais pleinement profiter du formidable marché de la reconstruction de l'Irak.« Les gens qui m'accompagnent sont venus avec la ferme intention de développer leurs activités en Irak », a expliqué hier le Premier ministre François Fillon lors d'une conférence de presse avec son homologue irakien Al-Maliki. « Il n'y a aucune raison que nous ne retrouvions pas la qualité des relations économiques qui furent les nôtres dans le pass頻, a-t-il ajouté. La France fut un des meilleurs partenaires commerciaux de l'Irak avant, mais surtout à l'époque de sa guerre avec l'Iran (1980-1988).« présent dans le business » Pour le Medef, les entreprises françaises ne doivent plus attendre. « Il faut y aller, dans le business, il n'y a pas de secret, il faut être présent, présent, présent », a souligné à Bagdad sa présidente, Laurence Parisot. François Fillon est venu avec une trentaine de personnes, parmi lesquelles la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, Louis Gallois (EADS), Bruno Lafont (Lafarge), Henri Lachmann (Schneider), Christophe de Margerie (Total), Henri Proglio (Veolia), Jean-Louis Chaussade (Suez environnement).Après dix ans d'embargo et six ans d'occupation par les forces américaines et britanniques, « tout est à reconstruire en Irak », souligne Karim Pakzad, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Et le pays a les moyens de ses ambitions. Les recettes pétrolières se sont élevées à 80 milliards de dollars en 2008. Plusieurs accords, lettres d'intention et déclaration commune ont été signés. Il s'agit notamment d'accords de coopération technique en matière de sécurité intérieure et dans le domaine militaire. Des discussions doivent se poursuivre en vue d'un accord entre la Coface et la Trade Bank of Irak. Un conseil franco-irakien des chefs d'entreprise présidé côté français par le patron de Total, Christophe de Margerie, a également été lancé.de grandes ambitionsLa relance de l'activité pétrolière est une priorité pour l'Irak. La production est déjà remontée de 1,6 million de barils/ jour en 2003 à un peu plus de 2 millions aujourd'hui. Mais le gouvernement irakien, qui a déjà consacré 8 milliards de dollars à la remise à niveau des infrastructures pétrolières existantes, a de grandes ambitions puisqu'il entend la porter à 6 millions de barils dans une dizaine d'années. La deuxième priorité, selon Karim Pakzad, est d'équiper les forces de l'ordre et ses armées. Avec le souci de diversifier les sources d'approvisionnement. Bagdad souhaite également réapprovisionner en eau les marais du sud du pays, asséchés par Saddam Hussein, après l'insurrection chiite de 1991. Enfin, la remise à niveau du port de Bassora, et la construction d'un nouveau port en eau profonde, figurent également au rang des priorités des autorités irakiennes.
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