Eutelsat survole la crise

Comme à l'école. « Nous avons été bon élève et sauté une classe », se félicite Giuliano Berretta. Le PDG d'Eutelsat pense dépasser 1 milliard d'euros de recettes dès l'an prochain, et non pas en 2011 comme prévu. Giuliano Berretta a présenté vendredi des résultats annuels supérieurs aux prévisions. Les derniers qu'il présidera, puisque Michel de Rosen prendra sa succession le 10 novembre.Pour sa sortie de scène, Giuliano Berretta a annoncé que ses 27 satellites avaient rapporté 940 millions d'euros en 2008-2009, en hausse de 7,2 %. Un rythme de croissance qu'il compte maintenir sur les trois prochaines années. Quant au résultat net, il s'élève à 247,3 millions d'euros, soit une progression de 44 %, en partie liée à l'indemnisation du satellite W2M, inutilisable suite à une avarie, d'un montant de 120 millions d'euros. Eutelsat a également cédé pour 25 millions d'euros à l'espagnol Abertis ses droits de préemption dans Hispasat, dont il détient toujours 28 % des parts. Des performances en termes de rentabilité légèrement supérieures à celles de son concurrent SES (Astra), le leader du marché.« cascade de champagne »La télévision, qui représente la majeure partie des recettes, se limite à 4,7 % de croissance, du fait du manque de capacités. Avant le lancement de trois satellites fin 2008 et début 2009, le réseau était saturé à 97 %. En première ligne, Hotbird, qui couvre la zone Europe. Cinq nouveaux engins spatiaux devraient être lancés d'ici un an. Un satellite nécessite trois ans de construction et un investissement compris entre 180 et 260 millions d'euros. Une fois en orbite, un satellite utilisé à 100 % s'amortit en cinq ans. Et meurt dix ans plus tard. Le segment multi-usage, qui regroupe en fait les services aux gouvernements, a pour sa part progressé de 30 %, notamment grâce aux besoins américains et à la baisse du dollar. Enfin, le segment services de données a connu une croissance de 14 %. Selon nos informations, Eutelsat sera le prestataire de la future offre de SFR, candidat au label « Haut Débit pour tous » du gouvernement, prévue pour septembre.Les bénéfices d'Eutelsat augmentent régulièrement depuis quelques années, passant de 40 millions en 2006 à plus de 247 millions aujourd'hui. Le fruit d'une stratégie que le patron italien appelle « cascade de champagne ». Il s'agit de mettre en place les nouveaux satellites sur les positions les plus demandées, et de redéployer les satellites plus anciens sur des zones vierges. « Les nouveaux satellites emportent plus de capacités, donc sont plus rentables », souligne Jean-Paul Brillaud, directeur général délégué de l'opérateur. Conséquence, Eutelsat peut faire face à la demande grandissante de télévision haute définition, trois fois plus rentable.Le groupe prévoit d'investir 450 millions d'euros par an jusqu'en 2013. Une somme qui permettra de lancer en orbite KA-SAT. Ce satellite sera capable de faire baisser les coûts de connexion à Internet par huit et d'assurer un débit de 10 mégabits par seconde. Suffisant pour lancer une offre triple play à moins de 35 euros par mois. « Avec notre marque Fransat, nous visons environ un million de personnes qui n'auront jamais l'ADSL », explique Jean-Paul Brillaud. J. D.
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