Résultats du CAC 40  : premier bilan plutôt encourageant

Il faut parfois savoir se contenter de peu. Les analystes financiers semblent en tout cas s'y être résolus. Car, en dépit d'une première salve de publications de résultats semestriels en chute libre, les groupes du CAC 40 ont majoritairement répondu aux attentes du consensus. Sans pour autant avoir matière à pavoiser si l'on se réfère aux 75 % de bonnes surprises réservées par les entreprises américaines du S&P ayant déjà présenté leurs comptes. Notamment parce que, comme le souligne Charles Dautresme, stratégiste chez Axa IM, « la reprise économique est plus avancée aux États-Unis ». début difficileDu côté de nos fleurons nationaux, six ont basculé dans le rouge sur les vingt-deux ayant fait état de leurs performances semestrielles. Trois appartiennent au secteur automobile, la palme de la plus grosse perte étant attribuée à Renault qui a accusé un déficit net de 2,7 milliards d'euros, suivi par Peugeot (962 millions) et Michelin (122 millions). Dans le même temps, ArcelorMittal, qui était encore rentable à hauteur de 8,2 milliards d'euros il y a un an, a perdu 1,8 milliard à cause, notamment, d'une charge exceptionnelle de 1,2 milliard. Au total, la moitié des quarante plus grandes entreprises françaises ont dégagé moins de 11 milliards d'euros de profits au cours des six premiers mois de l'année 2008. Soit près de 25 milliards d'euros de moins que l'an passé à la même époque. Ce qui n'a pas empêché la Bourse de Paris de franchir un record annuel de clôture au-delà des 3.400 points jeudi soir. Car, si le premier semestre a été plombé par un début d'année difficile, les groupes ont montré une certaine capacité à protéger leur profitabilité d'avril à juin. « D'un point de vue quantitatif, les entreprises n'ont, d'une manière générale, pas beaucoup modifié leurs prévisions de résultats. Sur le plan qualitatif, les niveaux d'activité restent très déprimés et les acteurs se situant le plus en amont de la chaîne comme les aciéristes ou les producteurs de gaz industriels restent assez prudents sur l'avenir », note Jean d'Anjou, stratégiste chez Oddo. « Mais les sociétés ont rapidement pris conscience de la gravité de la crise et ont su ajuster, au bon moment, leurs structures de coûts à la demande. Cela explique que les marges se soient révélées meilleures que prévu au deuxième trimestre », nuance le spécialiste. Un sentiment partagé par Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions de Dexia AM. Selon lui, les entreprises ont privilégié « une approche d'optimisation de leur trésorerie par une bonne gestion de leurs dépenses en investissements et de leur besoin en fonds de roulement ». Charles Dautresme considère, quant à lui, que ce bilan à mi-parcours est plutôt positif « mis à part peut-être pour quelques secteurs comme celui de l'automobile qui devrait pâtir de la disparition progressive des programmes de prime à la casse au niveau mondial ». Il se dit agréablement surpris par la solidité des sociétés technologiques comme Capgemini, notant, au passage, que ce secteur a fait l'objet du « plus grand nombre de relèvements de prévisions de résultats en Europe ». Pour Jean d'Anjou, « on a redécouvert des secteurs tels que ceux de la publicité ou des services informatiques qui voient leur activité se stabiliser avec des marges préservées ». Tout comme « certaines sociétés dites défensives, telles que France Télécome;lécom ou encore EDF ». Au contraire, « les valeurs cycliques les plus plébiscitées depuis le rebond des marchés actions amorcé le 9 mars ont parfois déçu. Notamment les aciéristes, tels qu'ArcelorMittal ». Toute la question est maintenant de savoir jusqu'à quel point les réductions de coûts pourront continuer de contribuer à des performances financières meilleures que prévu. nles groupes ont montré une certaine capacité à protéger leur profitabilité d'avril à juin.
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