Au Japon, le parti au pouvoir tente de sauver les élections

législativesPour le Parti libéral démocrate (PLD), le parti au pouvoir au Japon, le moment est mal choisi pour annoncer son programme en vue des élections législatives fixées au 30 août prochain. Très atteinte par la crise internationale, l'économie de l'archipel a encore émis vendredi des signaux alarmants, relativisant l'espoir d'une reprise rapide de la conjoncture. L'indice des prix à la consommation (hors alimentation) a reculé de 1,7 % en juin sur un an, un record depuis près de cinq ans qui reflète la faiblesse de la consommation des ménages et fait redouter le retour de la déflation chronique qui a miné le Japon au tournant des années 1990 et 2000. Juin est le quatrième mois de recul des prix. Autre mauvais signal, le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis six ans à 5,4 % en juin, contre 5,2 % en mai. Cette dégradation du marché du travail ne peut que peser sur la consommation des ménages et, par voie de conséquence, aggraver la déflation. « Ce type de déflation risque de durer très longtemps. Les prix ne vont pas réaugmenter avant 2011, ce qui signifie que la fin de la politique accommodante menée par la Banque du Japon ne va pas intervenir avant deux ans », prévoit Kyohei Morita, économiste en chef chez Barclays Capital à Tokyo.créer 2 millions d'emploisL'alarmisme des économistes, qui avaient pourtant été rassurés par la hausse de la production industrielle en juin (+ 2,4 %), est alimenté par la sous-utilisation des capacités de production du Japon par rapport à son potentiel de croissance.C'est dans ce contexte maussade que le Premier ministre nippon, Taro Aso, a rendu public le programme électoral du PLD. Rompant avec son penchant naturel en faveur des dépenses d'infrastructures, le PLD promet à présent d'augmenter de 1 million de yens (7.400 euros) en moyenne le revenu disponible des ménages d'ici à 2020 et de hisser le taux de croissance du PIB à 2 % d'ici à fin 2010. Il affirme vouloir créer 2 millions d'emplois au cours des trois prochaines années.Se présentant comme un parti plus responsable que le Parti démocratique du Japon (centre gauche), grand favori des sondages qui a le premier dévoilé son programme aux grandes ambitions sociales, le PLD affirme vouloir assainir les comptes publics grevés par une dette galopante (plus de 180 % du PIB). Il compte revoir le système fiscal et notamment augmenter la taxe sur la consommation de 5 %, une fois l'économie sur les rails. « La différence entre nous et les autres partis est que nous sommes capables de prendre nos responsabilités », a plaidé Taro Aso. Laurent Chemineau
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