Budget de rigueur pour l'audiovisuel extérieur

Petite satisfaction chez France 24, RFI et TV5. L'État a décidé de verser courant 2009 une petite rallonge budgétaire de près de 3 millions d'euros à l'audiovisuel extérieur de la France. Un coup de pouce bienvenu. En effet, le budget 2009 prévoyait initialement une hausse de seulement 2,5 millions d'euros (+ 0,8 %). Cela avait été fort mal accueilli par le nouveau PDG de l'audiovisuel extérieur, Alain de Pouzilhac, qui depuis lors bataille pour obtenir une rallonge. Parallèlement, le gouvernement a aussi fait un petit geste concernant TV5 la semaine dernière à Vancouver lors de la conférence des hauts fonctionnaires des États actionnaires (France, Suisse, Canada, Belgique). Il a promis de verser 70,6 millions en 2009, soit une hausse de 0,6 million, et même de 2 millions si l'on tient compte des 1,35 million gelés début 2008 et « dégelés » la semaine dernière. Paris a aussi promis de ne pas effectuer de gel de crédits en 2009. En ajoutant les contributions des autres pays, le budget de la chaîne francophone devrait augmenter de près de 5 millions en 2009 (+ 5 %). Mais ce petit coup de pouce ne permettra pas de satisfaire tous les besoins des différentes chaînes composant l'audiovisuel extérieur. À RFI, une hausse de 2,56 % de la masse salariale, qui représente 56 % du budget, avait été promise ; elle nécessiterait 2 millions. Chez France 24, la convention signée par l'État avec les anciens actionnaires (TF1 et France Télévisions) prévoyait d'accorder 3,2 millions supplémentaires en 2009, pour porter le budget à 91,7 millions. En outre, la chaîne d'information avait demandé 25,3 millions supplémentaires pour lancer une chaîne en arabe en continu, et étendre sa diffusion à l'Asie et à l'Amérique du Nord. restructurationRésultat, il y a « un manque de financement de l'ordre de 25 millions », estime le sénateur UDF, Joseph Kergueris, dans son rapport sur le budget. La croissance des crédits est « trop faible », abonde son collègue UMP Claude Belot, qui juge la situation « préoccupante ». Pour lui, le budget « ne répond ni aux projets de développement de France 24 ni aux besoins de financement de RFI et TV5 ».La situation promet d'être encore plus tendue les années suivantes. En effet, le projet de budget triennal prévoit de verser 15 millions en moins en 2011, puis 15 autres millions en 2012, soit au total 30 millions d'économies à trouver, c'est-à-dire près de 10 % du budget. Un chiffrage qui reste provisoire, mais déjà dénoncé par Joseph Kergueris, qui déplore que cette « forte » réduction « risque de fragiliser la poursuite de la réforme ». Surtout, Alain de Pouzilhac a prévenu sa tutelle que ces chiffres seront impossibles à atteindre sans restructurations, qui elles-mêmes nécessitent un financement supplémentaire. Des restructurations qui tenteront de privilégier les départs volontaires. D'ores et déjà, RFI a annoncé en octobre la fermeture de 6 filiales étrangères, et l'arrêt d'émissions en 6 langues (allemand, albanais, polonais, serbo-croate, turc et laotien), qui faisaient travailler 36 journalistes. Prochaine étape : un rapprochement des correspondants étrangers de RFI et France 24. Parallèlement, à TV5, la diffusion analogique va être arrêtée en Europe d'ici à fin 2010, soit une économie de 3 millions par an. Pour la suite, la direction assure écarter toute fusion des rédactions.
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