Les Français consomment moins de carburant

Du jamais vu ! » s'exclame Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Les Français ont réduit drastiquement leur consommation de carburants en 2008, sous l'effet de la flambée des prix du brut, affirme- t-il. En juin, lors des records des prix à la pompe, le recul a atteint 9,4 % par rapport à 2007, avant des chutes de 12,3 % en août et en novembre 2008. Sur l'année, les livraisons de carburants ont diminué de 2,8 %. Le gazole a marqué le pas (? 0,9 %) après une hausse soutenue de sa consommation depuis la fin des années 1980. Le super a accéléré sa chute, plongeant de 8,2 % contre ? 4,5 % en 2007.En fait, ce recul semble plus lié à la crise économique qu'au seul effet prix. Au niveau mondial, la demande de produits pétroliers est beaucoup plus sensible au ralentissement économique qu'au prix du baril, expliquait récemment Olivier Appert, le président de l'IFP (Institut français du pétrole). D'ailleurs, les Français ont réduit leur consommation de carburants entre juin et décembre (? 4,6 %), alors que les prix du brut ont plongé à partir de juillet. L'Ufip en conclut que les Français ont relégué, peut-être durablement, leurs voitures au garage.prix pas très élastiques« Il est probable que la consommation des carburants soit encore en baisse durant les premiers mois de 2009 », estime Jean-Louis Schilansky. « Les changements d'habitudes seront mis à l'épreuve des faits »? et surtout de l'évolution du pouvoir d'achat. Pour autant, l'Ufip se veut rassurante sur les perspectives du raffinage en France. « Pas de risque de fermeture dans l'immédiat mais nous n'excluons pas des cessions. » Côté prix, les pétroliers ont bien répercuté la baisse du baril à la pompe, a martelé hier l'Ufip, alors que la polémique a fait rage sur le sujet l'an dernier. Quand le prix du baril est divisé par 4 (de 141 à 35 dollars entre juillet et janvier), le prix à la pompe n'a baissé que de 30 % (de 1,4 à 0,95 euro par litre), en raison du poids des taxes fixes, souligne l'Ufip.En 2009, les pétroliers vont certainement faire un petit effort de tarif pour promouvoir le nouveau carburant « E10 », imposé par Bruxelles. Proposé à partir du 1er avril, il comprend 10 % d'éthanol, contre 5 % précédemment, et pourra être utilisé par 60 % des automobiles (celles mises en service après 2000). « D'ici à la fin 2009, l'E10 devrait être proposé dans 75 % des stations-service », précise l'Ufip. En attendant, les pétroliers s'intéressent de près au volet du projet de loi Grenelle 2 visant à créer des certificats d'économies d'énergie sur la distribution de carburant. « Nous tenons à ce que ce dispositif, dont nous ignorons encore les modalités, les opérations éligibles, le montant des éventuelles taxes, ne crée pas de distorsion de concurrence », déclare Jean-Louis Schilansky. En d'autres termes, que les grandes surfaces, qui ont stabilisé à 58 % leur part de marché de distribution d'essence, soient aussi concernées par cet effort. n75 % des stations-service devraient proposer l'E10 (10% d'éthanol) d'ici à fin 2009.
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