Sévère coup de frein à l'activité de Manpower

La crise est loin d'être terminée si l'on en croit le secteur de l'intérim, traditionnellement considéré comme un indicateur avancé de l'activité économique. L'américain Manpower a annoncé hier avoir été confronté au quatrième trimestre 2008 à « un net ralentissement de la demande dans la plupart des pays où il est implant頻. Sur les trois derniers mois de 2008, le groupe a enregistré une chute de 40,5 % de ses résultats mondiaux, à 79,2 millions de dollars (soit 61,3 millions d'euros), et une baisse 18 % de son chiffre d'affaires, à 4,6 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros).bénéfice divisé par deuxPour l'ensemble de l'exercice qui vient de se terminer, le bénéfice est pratiquement divisé par deux (? 54,8 %), à 218,9 millions de dollars (168,6 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 21,6 milliards de dollars (16,2 milliards d'euros), en croissance de 5 % grâce à un bon début d'exercice. La division française de Manpower, qui apporte un tiers du chiffre d'affaires du groupe et dont l'activité est supérieure à celle enregistrée aux États-Unis, n'échappe pas au coup de frein de l'activité économique. Sa présidente, Françoise Gri, explique qu'au fil des trimestres, la croissance de ses ventes est passée de + 2 %, à ? 5 %, puis à ? 8 % et, pour finir, à ? 21 % au dernier trimestre. Pour l'ensemble de 2008, le chiffre d'affaires en France de Manpower accuse un recul de 8,7 %, à 4,7 milliards d'euros. Quant au résultat d'exploitation, il est qualifié de « décevant » avec une baisse encore plus forte (? 14 %), à 159 millions d'euros. Et ce malgré une légère hausse de l'activité placement, dont la contribution aux résultats est forte (10 % des profits alors qu'elle n'apporte que 1 % de ventes).« la demande est bloquée »« Nos coûts fixes n'ont pas pu être adaptés à la baisse de la demande », plaide la dirigeante. Comme sa maison mère, et contrairement à ses concurrents, elle a décidé de ne pas licencier et de se contenter de ne pas remplacer tous les départs naturels. Cette stratégie, qui a pour but de maintenir une forte présence commerciale auprès des clients, est courageuse car le début d'année 2009 n'apporte aucun réconfort. En janvier, l'activité est en retrait de 30 %. « La demande est bloquée », constate Françoise Gri. Elle espère une amélioration fin 2009 qui lui permettrait de limiter la baisse de son activité entre 10 et 12 %. Dans ces conditions, sa rentabilité sera à nouveau « impactée » face à une concurrence renforcée. « Les baisses de prix ne sont pas encore très visibles, mais ce sera l'un des points de crispation en 2009 », estime la dirigeante.
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