Négociations au forceps pour le financement du canal Seine-Nord

Hier, en visite dans le Val-d'Oise, Nicolas Sarkozy a annoncé la nomination du député de la Somme Alain Gest à la présidence de Voies navigables de France (voir « La Tribune » d'hier). Le but ? Relancer le premier PPP (partenariat public-privé) du domaine fluvial, soit 106 km de voies entre l'Oise et le Pas-de-Calais, pour un coût estimé à 4,2 milliards d'euros. L'apport de 20 millions d'euros, dans le cadre du plan de relance précisé avant-hier par le Premier ministre François Fillon, financera les travaux préalables. Au final, 900 millions doivent être apportés par l'État, 900 millions par les collectivités locales, 400 millions par l'Europe et le reste par le candidat privé. Le président de la République a confirmé, hier, l'apport de l'état de « près de 1  milliard » au projet en « invitant les collectivités locales à se déclarer », rapporte Thierry Duclos, directeur général de VNF. délais serrésDu côté des régions, sollicitées à hauteur de près de 550 millions d'euros, manquent les 50 millions de la Haute-Normandie, qui n'a pas délibéré. Dans les départements, sur environ 450 millions à récolter, seuls 200 millions sont confirmés. Les cinq départements (sur huit concernés) qui les apporteront (soit Nord, Pas-de-Calais, Oise, Val-d'Oise, Somme) ont annoncé fin janvier qu'ils n'y mettraient pas un sou de plus. « Pour l'heure, notre objectif est avant tout de signer le protocole d'intention avec les régions », explique Thierry Duclos. L'appel public à la concurrence sara publié dans la foulée. VNF a déjà entrepris une tournée européenne pour attirer d'autres candidats que les trois majors français (Bouygues, Eiffage, Vinci). Les délais sont serrés : deux ans de dialogue compétitif devront précéder le choix final du partenaire privé, pour un lancement des travaux fin 2011. Les négociations, aussi, s'annoncent serrées, alors que la rentabilité du projet est remise en cause. Selon Alain Bonnafous, chercheur au Laboratoire d'économie des transports (CNRS-Lyon II), « l'objectif de 4,5 milliards de tonnes kilomètres par an de report modal est surévalué. Et le canal, allongeant de 6 % le réseau français à grand gabarit, ne peut déboucher sur un doublement du trafic fluvial intérieur total. » Marine Relinge
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