La Bourse de Paris perd toute logique sectorielle

à quelques petits points d'écart près, le CAC 40 a aussi mal entamé l'année qu'il n'avait débuté 2008. En un mois, l'indice parisien a cédé 7% après avoir, au passage, touché un plus-bas depuis avril 2003 à 2.849,14 points le 23 janvier. À titre de comparaison, son recul avait atteint 11,4 % sur la même période l'an dernier. Au-delà de ce piètre bilan, les évolutions de cours des entreprises ne répondent à aucune logique sectorielle. Pis, les performances sont parfois diamétralement opposées au sein d'un même domaine d'activité.les mêmes angoissesOn note, par exemple, que Veolia Environnement (? 19,9 %) accuse la deuxième plus forte baisse mensuelle de l'indice lorsque Suez Environnement (+ 1,8 %) se place au quatrième rang des meilleurs élèves. De même dans l'industrie automobile, Renault (? 19,9%) et Michelin (? 19,5%) ont poursuivi leur chute tandis que Peugeot apparaît dans le quinté de tête. En y regardant d'un peu plus près, force est d'admettre que le marché exprime toujours les mêmes angoisses. Les craintes sur la solvabilité des entreprises restent omniprésentes.« La dette est devenue le pire ennemi de la Bourse », rappelle Éric Galiègue, président de Valquant (groupe DayByDay). Sur la base des données Factset, l'expert a rapporté le montant de la dette nette estimée sur la capitalisation boursière au 31 décembre 2008. Le résultat est plutôt éloquent. Parmi les dix lanternes rouges du CAC 40, sept supportent des engagements financiers représentant de 75 % à près de 200 % du montant de leur valorisation. Ce chiffre atteint 197 % pour Lafarge, dont le cours a abandonné près de 15,2 % sur un mois, 160 % pour Veolia Environnement ou encore 119 % pour Air France-KLM, qui enregistre la troisième plus forte dégringolade. « Les sociétés les plus fragiles se retrouvent face aux interrogations des investisseurs sur leur capacité à affronter un scénario de conjoncture plus difficile que prévu », glisse Pierre Nebout, gérant actions françaises chez Edmond de Rothschild Asset Management.Il évoque notamment le cas Veolia Environnement dont, selon lui, « la situation de bilan est incompatible avec sa stratégie de croissance qui reste dépendante de l'accès au marché du crédit ». D'autres comme PPR, dont la dette nette équivalait à 90 % de la capitalisation boursière fin décembre, sont également exposées à un risque de dépréciation d'actifs important. À l'inverse, les 5 milliards d'euros de fonds que prévoit de débloquer le gouvernement pour permettre aux compagnies aériennes d'honorer leurs commandes auprès des constructeurs ont visiblement profité à EADS. Le titre a bondi de 12,9 % depuis le début de l'année. Par ailleurs, l'action Peugeot, malgré son appartenance à un secteur cyclique, a visiblement été portée par des perspectives de rapprochement industriel avec BMW. Dans le domaine des médias, l'action Lagardère progresse de 3,4 %. Et cela alors que le montant de la dette financière de la société n'excédait pas 30 % de sa valorisation boursière au 31 décembre.
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