Les pays méditerranéens sous tension dans la zone euro

La presse anglo-saxonne les appelle les « Pigs ». Comprendre le Portugal, l'Italie, la Grèce, l'Espagne. Quatre pays méditerranéens, actuellement fragilisés dans la zone euro, au point que les marchés commencent à envisager ce qui encore hier apparaissait improbable : leur sortie de l'euro. Des rumeurs qui ont obligé Bruxelles à répliquer. « L'euro se porte très bien, merci ! » a lancé Johannes Laitenberger, le porte-parole du président de la Commission européenne. Signe de la fébrilité ambiante, l'idée, lancée il y a quelques jours par l'Élysée, d'un sommet de l'eurogroupe à Berlin le 22 février n'a fait que renforcer le trouble. La crise économique pose en effet un sérieux problème de gouvernance. Jusqu'à présent, la Commission européenne, garante des règles du Pacte de stabilité, s'est contentée de prendre acte de la dégradation des comptes publics. Ses prévisions pour 2009 s'établissent à 11 % de déficit pour l'Irlande en 2009, 6,2 % pour l'Espagne, 5,4 % pour la France, 3,8 % pour l'Italie, 4,6 % pour le Portugal, alors que le Pacte prévoit un plafond de 3 %.Mais après le constat, que faire ? Pendant le trou d'air de la récession qui suspend de facto les règles du pacte, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joachin Almunia, doit donner des gages de la convergence à terme des économies de la zone euro. Et ce alors que les prévisions pour 2010 restent très pessimistes, au moins pour la dette.Une première réponse viendra le 18 février, lorsque la Commission examinera les « programmes de convergence », autrement dit les politiques budgétaires à cinq ans, des pays de la zone. Les six ou sept pays dont le déficit dépassera nettement les 3 % auront droit à un examen plus approfondi.Les marchés qui exigent depuis quelques mois des primes de risque de 34, 50 ou 70 points de base dans les cas respectivement de l'Espagne, du Portugal ou de la Grèce ont, d'une certaine manière, tiré avant Bruxelles. Il est vrai que deux pays, la Grèce et l'Espagne, ont déjà vu leur note dégradée, et l'Irlande est la prochaine menacée. F. A., à BruxellesLa crise provoque un sérieux problème de gouvernance.
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