Matignon écarte le risque santé des antennes mobiles

Le gouvernement est décidé à éclairer les citoyens dans la polémique qui enfle sur la dangerosité éventuelle des antennes-relais de téléphonie mobile. Selon nos informations, le Premier ministre vient de mandater la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, sur le sujet plus large des « radiofréquences, santé et environnement. » François Fillon l'a chargée de travailler avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'État au Numérique, et Chantal Jouanno, la secrétaire d'État à l'Écologie, à l'organisation avant la fin du mois de mars d'une table ronde réunissant scientifiques, associations, représentants de la société civile et collectivités territoriales. Ce « Grenelle des antennes », initialement envisagé le 19 mars, devrait être repoussé pour cause de grève nationale, et pourrait avoir lieu le 26 mars.Le Premier ministre a demandé dans sa lettre de mission envoyée à faire un distinguo précis entre deux sujets différents?: celui du téléphone mobile et celui des antennes. François Fillon estime ainsi que « l'approche de précaution paraît justifiée » sur la question de l'impact sur la santé de l'utilisation des téléphones mobiles. En revanche, il souligne qu'au sujet des antennes-relais, « l'hypothèse d'un risque pour la sant頻 des populations vivant à proximité de ces antennes « ne peut être retenue », « en l'état actuel des connaissances scientifiques ».sfr condamnéLe gouvernement cherche semble-t-il à éteindre le feu allumé par la confirmation en appel, le 4 février, de la condamnation de Bouygues Télécom à démonter une antenne-relais dans la région lyonnaise. Une décision qui risque en effet de faire jurisprudence en l'absence de position claire des pouvoirs publics. On a ainsi appris hier que l'opérateur mobile SFR avait été à son tour condamné, le 16 février dernier, à démanteler une antenne-relais à Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse, pour « troubles anormaux du voisinage. » Dans son jugement, dont SFR a fait appel, le tribunal de grande instance de Carpentras fait d'ailleurs référence à la condamnation de Bouygues Télécom. « Compte tenu des incertitudes scientifiques », le tribunal invoque « le danger potentiel » de ce type d'installation et « un risque qui peut être qualifié de tout à fait envisageable, voire probable », les riverains à l'origine de la plainte, vivant à 135 mètres de l'antenne, éprouvant « une crainte légitime d'une atteinte directe à leur santé. »Le débat est d'ailleurs en train de prendre une ampleur nationale. Lundi, la mairie de Paris a annoncé l'organisation d'une conférence de citoyens sur les « ondes électromagnétiques, santé, sociét頻 entre avril et juin prochain. « Le but de la conférence n'est pas de décider de nouvelles normes d'émissions des équipements mais de combler le manque d'informations actuel qui nourrit les inquiétudes, après plusieurs week-ends d'échange entre citoyens et spécialistes », explique Denis Baupin, adjoint au maire chargé du Développement durable. Elle pourrait aussi faire émerger des idées nouvelles, par exemple sur l'orientation des antennes, qui permettraient de compléter la charte signée en 2003 entre la mairie, les opérateurs et l'Agence nationale des fréquences. nphilippe huguen/af
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