Barroso s'inquiète pour son deuxième mandat

La crise sera-t-elle fatale à José Manuel Barroso? Lui y voit au contraire une raison de jouer la continuité et de le maintenir à la tête de l'exécutif européen. On en tiendra pour preuve sa stratégie sur la supervision financière qu'il présente en personne aujourd'hui, à peine une semaine après que le groupe de Larosière a rendu sa copie. Le Portugais est devenu sur le tard le champion de l'aggiornamento de la régulation financière. « Barroso a très efficacement repris les commandes sur ce dossier », explique une source européenne. D'aucuns considèrent à Bruxelles qu'« il joue sa tête sur ce sujet ».Une manière donc de répondre à ceux qui estiment qu'il a vu venir trop tard le tsunami économique. Déclaré candidat trop tôt, son étoile a pâli?: le soutien de Nicolas Sarkozy a baissé d'un ton lors du sommet européen de dimanche. Le chef de l'État cherche notamment à se démarquer de l'image libérale de l'ancien Premier ministre portugais, alors qu'en France le Modem et la gauche préparent une campagne pour les élections européennes anti-Barroso. « Le président de la Commission a été trop prompt à courir après les grands pays plutôt que de construire sa base de pouvoir sur les petits et moyens pays qui avaient intérêt à avoir une Commission forte », analyse l'eurodéputé Graham Watson. « Il est terrorisé qu'on se fâche contre lui, il n'en dort plus », assure une source européenne.« bouc émissaire »Et les échéances se rapprochent. La nouvelle Commission pourrait prendre forme dès le lendemain des européennes, en juin. Son président sera désigné par les Vingt-Sept et confirmé par un vote du Parlement. À Bruxelles, certains jugent ce retournement de fortune un brin sévère. « C'est le bouc émissaire parfait », analyse une autre source. On se demanderait presque pourquoi il tient tant à rempiler?! Son erreur est peut-être justement de n'avoir voulu fâcher personne. « S'il avait repris les dossiers financiers en main dès octobre, il se serait fait taper dessus mais, au bout du compte, on aurait reconnu qu'il avait eu raison », analyse un observateur averti. Il peut néanmoins compter sur le soutien silencieux mais ferme d'Angela Merkel. Reste à connaître le verdict des urnes au mois de juin prochain. Une victoire de la gauche ou même un net repli du Parti populaire européen rebattrait les cartes. Sa plus grande force reste l'absence, à ce jour, de concurrent crédible ? et déclaré? pour la tête de l'exécutif européen.n
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