Partager les connaissances avec le Web 2.0Comment mettre à...

Partager les connaissances avec le Web 2.0Comment mettre à la portée des collaborateurs les savoirs et les méthodes en vigueur, voire bâtir une culture spécifique ? Grâce à un bon annuaire de la société et au moteur de recherche sur Internet Sinequa. Exemple d'une « entreprise 2.0 » avec Bouygues Construction.Avec le mode de travail en réseau, les entreprises ont adopté des pratiques qui reposent sur l'intelligence collective et le partage des connaissances. Un thème qui était au centre du déjeuner-débat organisé par le Cercle « 01 Informatique »-« La Tribune » Innovations Technologies avec le témoignage de Bouygues Construction et du moteur de recherche Sinequa.Petit rappel de données : Bouygues Construction est un groupe de 53.700 collaborateurs ; en 2008, il a réalisé un chiffre d'affaires de 9,5 milliards d'euros (+ 14 %), dont 4,1 milliards à l'international (+ 21 %) ; ses nombreux métiers sont très différents avec peu de traits communs entre une construction de logements en Île-de-France et l'énorme chantier de la liaison ferroviaire Gautrain qui doit relier Johannesburg et Pretoria en Afrique du Sud, avant la Coupe du monde de football 2010. De fait, les différents projets du groupe posent de vrais problèmes en termes de gestion des connaissances. D'où la décision dès 1984 de mettre en place un système pour partager les savoirs.développement durableLe groupe est, par ailleurs, confronté à de nouveaux défis, dont le développement durable. « Il est probable que, dans cinq ans, la façon de construire sera totalement différente de ce que l'on faisait il y a cinq ans », note Éric Juin, directeur « partage de la connaissance » de la société. En outre, « il y a dix ans, une affaire de 1 milliard de francs était considérée comme l'affaire du siècle ». Aujourd'hui, Bouygues Construction compte au moins une dizaine de projets de 150 millions euros. L'exceptionnel du passé est devenu banal. Autre défi, 20.000 collaborateurs ont été embauchés en 2007 et 2008. Autrement dit, un collaborateur sur deux a moins de quatre ans d'ancienneté. Tous ne sont pas jeunes, mais tous doivent apprendre rapidement la culture de l'entreprise. Or la culture d'une entreprise comme Bouygues Construction, c'est le partage afin de permettre aux uns et aux autres de trouver rapidement celui qui peut aider à résoudre un problème au lieu de chercher à réinventer la roue. Un bon sens qui est, hélas, loin d'être enseigné partout dans les cursus français. Trop souvent bien au contraire, les grandes écoles renforcent la culture de la performance individuelle, tandis que, dès l'école primaire, la maîtresse recommande de ne pas copier sur le voisin. On touche là à un paradoxe de Bouygues Construction. « Un patron de chantier, qui sort de Centrale ou des Mines, est un patron de PME, souligne Éric Juin. Il a une totale autonomie et cette culture a été prôné pendant des années. » Comment, dès lors, partager avec les autres et solliciter le savoir existant ?« Nous avons affirmé haut et fort que le partage des connaissances est une valeur forte de l'entreprise et nous avons construit une feuille de route qui s'étale sur plusieurs années, confie Éric Juin. Elle a commencé en 2005 et elle n'est pas finie. Nous nous sommes inspirés des travaux de deux chercheurs japonais, Nonaka et Takeuchi. Nous avons résumé leurs travaux sous deux formes. » Car l'idée, c'est qu'il existe deux formes de connaissances, tacites (90 % dans une entreprise de construction) et explicites. L'important n'est pas d'accumuler le stock d'explicites mais d'entretenir un flux, un fonds de roulement de connaissances.« qui sait quoi »Bouygues Construction a essayé de construire sa feuille de route en favorisant plusieurs types d'interaction. D'abord, les échanges des connaissances tacites entre elles. « C'était plutôt facile car Francis Bouygues avait très tôt créé un ordre interne de compagnonnage, souligne Éric Juin. Ce sont les compagnons du Minorange qui ont appris aux cadres à partager le savoir. » Bouygues Construction a donc surtout essayé de faciliter la culture du questionnement, pour que les jeunes collaborateurs pensent à utiliser le moteur de recherche et l'annuaire d'entreprise pour se renseigner.À ce titre, l'annuaire d'entreprise est apparu comme le véritable fondement du partage de la connaissance. La procédure retenue pour le moteur de recherche de Sinequa n'a pas été tant de retrouver des documents, mais surtout ceux qui les avaient mis en forme. De la sorte, un jeune collaborateur peut trouver « qui sait quoi » ou « qui sait qui », c'est-à-dire la personne qui connaît la personne ad hoc. L'intérêt du moteur de recherche Sinequa réside dans la création, quasi spontanée, de plusieurs réseaux de savoir. Aujourd'hui, il donne accès à 500.000 documents et enregistrements issus de 450 sources d'information. Le prochain travail de Bouygues Construction est un peu plus ingrat. Il consiste à « ranger les armoires » et à diminuer les silos d'informations. Les éditeurs de logiciels sont prêts à apporter leur aide?Pascal Boulard et Frédéric Simottel (« 01 Informatique »)deux exergues possiblesLa techno dans les gènesDès les années 1980, Francis Bouygues avait imposé sur ses chantiers l'utilisation de micro-ordinateurs et de boîtes aux lettres électroniques Messieurs de Taille et de FaçadeLes moteurs sémantiques ont quelquefois des problèmes à discerner les patronymes des choses inanimées. Ainsi, les deux personnes les plus connues chez Bouygues Construction sont? Pierre de Taille et Pierre de Façade. En revanche, « Charles de Gaulle » est reconnu comme pouvant être une place ou une rue.
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