Le répit promis par le Bureau des standards internationaux (...

comptabilitéDe nouvelles normes à intégrer sans attendreLes entreprises qui croyaient pouvoir souffler une année de plus en matière de normes comptables IFRS en seront pour leurs frais. « Force est de constater que la pause de quatre ans, annoncée par l'IASB (International Accounting Standards Board) en 2006, aura été de courte durée. Au début de l'année 2009, ce ne sont, en effet, pas moins d'une dizaine de nouveautés IFRS qui sont entrées en vigueur », observe Alain Auvray, président du groupe ACE (ACE Audit-ACE expertise). Certes, certaines d'entre elles ne concernent qu'un nombre limité d'entreprises. Il en va ainsi de l'interprétation Ifric 13 qui modifie la comptabilisation des programmes de fidélisation des clients ou de la norme IAS 23 révisée qui stipule que le coût d'emprunt de certains actifs, dits actifs éligibles, est désormais intégré au prix de revient de l'actif. « Il en va de même de la norme IFRS 2 qui précise les modalités de comptabilisation de tous les paiements en actions, dont les stock-options, ou de la norme IAS 38 relative aux frais de publicité qui supprime la possibilité offerte jusqu'à présent aux entreprises de passer en charges leurs campagnes publicitaires au moment de leur réalisation effective, détaille François Shoukry, directeur général délégué d'ACE Audit. En d'autres termes, les entreprises familières des campagnes publicitaires n'ont aujourd'hui plus d'autre choix que de comptabiliser ces frais en charges dès qu'ils sont engagés. »frais d'acquisitionAu-delà de ces thématiques spécifiques à certaines pratiques ou domaines d'intervention, la plupart des nouveautés IFRS de l'année concernent toutes les entreprises, à commencer par la norme très attendue sur les regroupements de sociétés, dites IFRS 3. « Cette norme qui entrera en vigueur à compter du 1er juillet 2009, et qui n'est pas rétroactive, devrait inciter les managers d'entreprise à se pencher dès à présent sur les conséquences comptables de leur stratégie future d'acquisitions ou de cessions, souligne François Shoukry. En effet, à compter du 1er juillet, outre la constatation en charges des frais d'acquisition, la totalité du ?goodwill? [ou écart d'acquisition, Ndlr] devra être comptabilisée à l'actif, indépendamment de la quote-part de la société acquise, ce qui aura des influences à terme sur les tests d'?impairment? [cohérence entre la valeur nette comptable et la valeur de récupération, Ndlr] et plus généralement sur les problématiques de valorisation du ?goodwill?. »Si ce changement devait rapidement devenir un sujet riche de discussions entre les chefs d'entreprise et leurs auditeurs, il devrait en aller de même des deux bouleversements du début de l'année 2009 en matière de normes IFRS. à commencer par la norme IFRS 8 qui modifie l'information sectorielle d'une part, mais plus encore de la norme IAS 1 laquelle change la présentation des états financiers. « S'agissant du premier point, les entreprises seront désormais dans l'obligation de produire une information sectorielle qui soit la reproduction de leurs ?reportings? internes de management, ce qui revient très souvent à produire une information détaillée par secteur d'activité, résume Alain Auvray. Pertinente au fond, puisqu'elle simplifie la vie des entreprises, cette nouvelle norme n'en est pas moins délicate à mettre en ?uvre car la transparence qu'elle induit expose les entreprises à la concurrence, et bat en brèche le secret de la vie des affaires. » La communication des chiffres d'affaires du premier trimestre 2009 sera riche d'enseignements à ce titre?rester dans la courseQuant à la norme IAS 1, elle modifie radicalement les habitudes des entreprises. « Depuis le 1er janvier 2009, outre le tableau de flux de trésorerie et les notes annexes, les états financiers doivent comprendre un ?état de situation financière? [remplaçant le bilan] et un état du résultat global de la période [remplaçant le compte de résultat], précise François Shoukry. S'y ajoute un ?état des variations des capitaux propres? désormais standardisé. » Jusqu'à présent concentrées sur la gestion de la crise, les entreprises ne doivent pas perdre de vue de traiter tous ces changements d'application immédiate afin d'effectuer les meilleurs arbitrages et rester dans la course. Et l'avenir ne s'annonce pas moins riche de nouveautés majeures. La principale d'entre elles aura trait à la reconnaissance des revenus, autrement dit la comptabilisation du chiffre d'affaires. Sur ce projet de l'IASB, des commentaires peuvent être adressés d'ici à juin prochain à cet organisme indépendant de normalisation.Catherine Motol
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