Le rebond des marchés reste à confirmer

Il court, il court, le rebond des indices. Le regain des marchés actions atteint désormais 20 % à 30 % de part et d'autre de l'Atlantique depuis début mars (soit huit semaines). Si bien que, jeudi, le CAC 40 a clôturé au-delà de son dernier plus-haut du 9 février à 3.134,87 points. Contredisant ainsi les Cassandre qui auguraient une rechute imminente. Mais pour combien de temps ? Quelques jours ? Quelques semaines ? Plus encore ? Pour l'heure, un constat : le moindre signe d'un léger mieux suffit à enthousiasmer les foules. Comme les propos de la Fed qui juge que le « rythme de la contraction » économique « semble ralentir quelque peu ». À cela s'ajoute l'espoir suscité par l'ampleur des sommes mobilisées pour lutter contre la crise. « L'ensemble des engagements pris par la Fed, la Fdic (Federal Deposit Insurance Corporation) et le gouvernement américain avoisine 12.000 milliards de dollars soit, peu ou prou, l'équivalent du montant du PIB américain », note Vincent Juvyns, stratège chez ING. À titre de comparaison, le S&P 500 et le Dow Jones capitalisent à peine plus de 10.000 milliards de dollars. Dans le même temps, d'autres indicateurs moins encourageants apparaissent dans l'indifférence générale. Le reflux des dépenses de consommation des ménages américains en mars en fait partie. La situation mérite donc d'être relativisée.point de ruptureD'autant que, selon Vincent Juvyns, les rallys enregistrés entre 1929 et 1932 atteignaient en moyenne 22 % et ne duraient guère plus de six semaines. Pour la période allant de 2000 à 2002, les reprises culminaient en moyenne à 18 % sur douze semaines. Le point de rupture est-il proche ? On peut se poser la question. « Je reste sceptique quant au caractère linéaire du rebond. Je pense que l'on est encore loin d'un scénario de sortie de crise », estime Jean Danjou, responsable de la stratégie actions chez Oddo Securities. Et d'ajouter : « Il n'est d'ailleurs pas certain que le point bas ait été atteint. » L'expert souligne que « le S&P 500 a amorcé un cycle baissier depuis dix-sept mois. Et cela alors que « les durées des précédents mouvements de ?bear market? consécutives à de grandes crises telles que la Grande Dépression de 1929, ou encore les récessions américaines de 1973 et 1980, se sont étalées entre vingt et trente-quatre mois. »réactions épidermiquesPour Vincent Juvyns, « tout élément exogène comme le risque de pandémie de grippe porcine est susceptible d'entraîner des réactions épidermiques ». Il n'exclut pas que « les marchés soient soumis à des mouvements erratiques, à la hausse comme à la baisse, jusqu'à la fin de l'ét頻. Mais ne juge pas que « des déconvenues importantes d'ordre macroéconomique soient à attendre ». De son côté, Jean Danjou voit 2009 « comme une année de transition ». Caractérisée par une reprise « poussive » des cycliques, l'incitant à opter pour une « stratégie défensive ».
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