Barack Obama veut apporter la paix au Proche-Orient

Barack Obama n'a pas encore prononcé son discours dans la capitale égyptienne ? il le fera aujourd'hui ? que, déjà, il a en partie gagné : alors que, il n'y a pas si longtemps, on y brûlait le drapeau américain, voilà qu'il flotte sur l'université du Caire. « Et même dans les quartiers populaires de la ville », précise Hasni Abidi, le directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen, à Genève.La crise économique a beau avoir chamboulé les priorités du président, la nouvelle diplomatie américaine ? qui consiste à appliquer le « soft power », autrement dit, à conquérir les c?urs et les esprits, là où l'ancienne administration Bush imposait l'unilatéralisme ? n'en est pas moins amorcée. Comme dans son discours d'investiture du 20 janvier dernier, comme dans sa première interview de président, accordée le 27 janvier dernier à la chaîne Al Arabiya. Barack Hussein Obama devrait tendre la main aux nations arabes, en commençant par les alliés des États-Unis, telles l'Arabie Saoudite, où il s'est rendu hier, et l'Égypte, deuxième bénéficiaire (après Israël) des largesses financières de Washington. Comme il l'a déjà fait en Turquie, autre allié de Washington, lors de sa visite d'avril dernier.méfiance de la population« Obama est certes en rupture avec la précédente administration, mais, surtout, il revient à une diplomatie plus pragmatique, relève de son côté Stephen Zunes, professeur de sciences politiques à l'université de San Francisco. Avec la reconnaissance que les États-Unis ne sont pas omnipotents. » La vision du monde de Barack Obama, fondée sur sa propre expérience multiculturelle ? né d'un père kényan et d'une mère blanche, il a vécu en Indonésie, la plus grande nation musulmane de la planète ?, n'a donc rien à voir avec l'idéologie néoconservatrice de l'équipe Bush, visant à « exporter la démocratie ». « La rupture est particulièrement forte vis-à-vis d'Israël, précise encore Hasni Abidi. De fait, si les anciens présidents faisaient la part belle aux intérêts hébreux, ne serait-ce que pour s'assurer le soutien de l'électorat américain, Obama n'a pas hésité à dénoncer la politique de colonisation d'Israël lors de la récente visite du Premier ministre conservateur, Benyamin Nétanyahou, quitte à ouvrir une véritable crise entre Jérusalem et Washington. La route, en vue d'une résolution d'un conflit vieux de soixante ans, est encore longue. Mais Obama a compris que toute refonte de l'image des États-Unis et la préservation de leurs intérêts passent par des progrès dans la région.Des progrès de nature à créer une dynamique de la « rue arabe », et qui pourrait, à terme, désamorcer celle de pays hostiles, tel l'Iran, à qui il a adressé ses v?ux en mars dernier pour la fête du Nouvel An. Sans oublier l'Irak et l'Afghanistan. Il est trop tôt pour savoir si le nouveau président réussira dans son entreprise. D'autant que les populations musulmanes restent très méfiantes à l'égard des États-Unis. En témoigne le sondage réalisé par Worldpublicopinion.org, selon lequel 67 % des Égyptiens estiment que ceux-ci jouent un rôle négatif dans le monde. Arrivé hier en Arabie Saoudite, Barack Obama a été accusé de « semer les graines de la haine et de la vengeance contre l'Amérique » par Oussama Ben Laden, le dirigeant d'Al-Qaida, dans un document vidéo diffusé par la chaîne de télévision Al Jazira. Mais comme d'autres présidents, de Kennedy à Nixon, il sait que son mandat pourrait bien être défini, pour l'Histoire, par sa diplomatie. En particulier au Proche-Orient. nLa crise économique a beau avoir chamboulé les priorités du président, la nouvelle diplomatie américaine n'en est pas moins amorcée.
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