La détente du marché de la dette émergente profite aux entreprises

obligataireUne grande société de chemin de fer à Hong Kong, des banques et agences d'État coréennes, un fournisseur en télécommunications qatari (lire encadré), les sociétés qui se lancent aujourd'hui sur le marché de l'emprunt obligataire ont des profils très variés et, surtout, elles sont de plus en plus nombreuses. « En début d'année, les souverains émettaient davantage. Ils ont ensuite été rejoints par des sociétés gouvernementales puis comme c'est le cas aujourd'hui par les grandes entreprises », commente un spécialiste de ce marché, indiquant qu'aujourd'hui « même des entreprises moins bien notées se lancent sur ce march頻.À la fin du mois de mai, ces émissions étaient déjà en hausse de plus de 61 % par rapport à l'an dernier. « Après les nombreux reports d'émission l'an dernier, nous assistons à un vrai rattrapage », résume Rajeev de Mello, responsable des investissements asiatiques chez Western Asset, filiale de Legg Mason, « les acteurs qui s'étaient abstenus de payer des rendements élevés sur le dernier trimestre de 2007 et en 2008 veulent désormais profiter de meilleures conditions de financement ». Pour ces États et entreprises, il est en effet moins onéreux d'emprunter sur le marché aujourd'hui qu'il ne l'était en octobre, voire en décembre dernier. « Les taux du Trésor américain, s'ils remontent depuis le début de l'année, restent bas, poursuit Rajeev de Mello, quant aux primes de risque, elles ont depuis le début d'année sérieusement diminué. » Nombre de pays en ont profité. En Russie, cette prime a chuté de 407 points de base depuis le mois de janvier. En Afrique du Sud de 168 points de base. En Asie, également, des pays comme les Philippines (? 167 points de base) ou la Corée du Sud (? 186 points de base), particulièrement affectés par la crise, ont vu leurs coûts d'assurance de leur dette sensiblement se réduire depuis le mois de janvier.prêts bilatérauxL'Indonésie est cependant le pays où la baisse de cette prime de risque a été l'une des plus fortes, soit de 336 points de base. Et ce en partie grâce aux aides et prêts bilatéraux accordés par le Japon et la Chine. À titre d'exemple, les rendements d'une obligation à 5 ans émise par Djakarta ont baissé depuis janvier de 11,5 % à 6,5 %. Ces mouvements ne sont toutefois pas extensibles à l'infini. « Après de belles performances, le marché de la dette souveraine pourrait à présent se tasser, reconnaît Rajeev de Mello, les entreprises, elles, en revanche devraient continuer de faire d'importantes émissions. »Marjorie Bertouille
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