Les cours du fret maritime s'emballent

transportÀ en croire les niveaux de saturation des principales infrastructures portuaires chinoises, la reprise économique ne serait pas qu'une impression. Du moins du côté des pays émergents. Habituellement perçu comme un indicateur avancé de production, le Baltic Dry Index ne cesse de se redresser à une vitesse étourdissante. Après vingt-deux séances consécutives de hausse, l'indice du fret sec (voir encadré) a retrouvé ses niveaux de fin septembre en franchissant la barre des 4.100 points. Soit plus du double de sa valeur affichée il y a encore un mois. C'est également près de 3.500 points supplémentaires par rapport à ses plus-bas, atteints le 5 décembre à 663 points. À titre indicatif, l'indice était resté pendant trois mois (de fin octobre 2008 à fin janvier 2009) en dessous des 1.000 points, ce qui correspondait à ses premiers cours de cotation en 1985. Ce baromètre de l'évolution des coûts de transports sur les axes maritimes mondiaux les plus empruntés n'avait pas connu une ascension aussi rapide depuis près de deux ans. Non sans raison. Profitant des prix cassés sur les matières premières, les sidérurgistes chinois ont massivement reconstitué leurs stocks entre janvier et avril. Résultat des courses?: les importations de minerais de fer et de cuivre ont atteint des niveaux record respectifs de 5,7 et 9,2 millions de tonnes, provoquant une distorsion entre la demande en transports et la flotte de vraquiers disponibles. D'après les équipes de Barclays Capital, seulement 13 % des commandes « capesize », navires capables de transporter plus de 100.000 tonnes de marchandises et assurant plus de 60 % du trafic de matières sèches dans le monde, auraient été livrées depuis le début de l'année. Au total, le carnet de commandes actuel, toutes tailles confondues, concerne 1.000 cargos sur deux ans. Sachant que comme le rappelle Amrita Sen, analyste chez Barclays Capital, la moyenne, au cours des cinq dernières années, tourne plutôt autour de 300 navires. On estime à 834 le nombre total de «?capesize?» existant. D'où le risque de voir poindre un autre déséquilibre à moyen terme?: une flotte trop importante par rapport à des niveaux d'importations chinoises actuelles qui seraient, selon la spécialiste, difficilement tenables.
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