Le secteur des télécoms perd de son attrait défensif

ActionsUtilisé comme refuge pour se protéger des retombées de l'éclatement du marché des subprimes à l'été 2007, puis de la faillite de Lehman Brothers un an plus tard, le secteur des télécoms a perdu son armure. Depuis janvier, le DJ Stoxx Telecom, l'indice des grands opérateurs en télécoms européens, a perdu 7 %. Dans le même temps, l'indice large DJ Stoxx a gagné quelque 2,5 %. La première explication est technique. Pour profiter au mieux de la forte remontée des actions depuis le plus-bas du 9 mars, les gérants ont vendu les secteurs les plus sûrs, dont celui des télécoms, pour se placer sur les valeurs plus sensibles à la conjoncture. Depuis le 9 mars, l'écart de performance entre le DJ Stoxx Telecom et l'indice élargi atteint 21 % (+ 7 % contre + 28 %). Ensuite, si le secteur est défensif, avec des revenus qui proviennent en majorité de la vente de forfaits, il finit malgré tout par être rattrapé par la crise économique et la montée du chômage. Dans une récente étude, les analystes de Nomura préviennent que, compte tenu de ce profil à retardement, la période des avertissements sur résultats dans les télécoms ne fait que commencer. Le premier à avoir tiré la sonnette d'alarme, fin avril, est Deutsche Telekom, en raison de difficultés aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Les investisseurs redoutent que les opérateurs européens, qui ont beaucoup investi ces dernières années dans les pays émergents pour dynamiser leur activité, ne soient confrontés à un ralentissement dans ces régions. Et donc contraints de déprécier la valeur de ces actifs. Résultat, les télécoms se trouvent aujourd'hui à des niveaux de valorisation historiquement bas. trésorerie et dividendeSelon Citigroup, le secteur capitalise 9,8 fois la prévision de résultats pour 2009 soit une décote de 35 % par rapport à l'Euro Stoxx. Il affiche un rendement moy en estimé pour 2009 de 7,1 %, soit 40 % de plus que la moyenne du secteur ces trente-cinq dernières années. Le marché craint que cette situation ne soit pas tenable et qu'elle n'annonce une baisse des dividendes l'an prochain. Citigroup y croit peu. Le courtier rappelle que le secteur s'est désendetté avec une dette cumulée qui représentera en fin d'année deux fois l'excédent brut d'exploitation. Ensuite, les opérateurs ont levé le pied sur les acquisitions. Enfin, tous, y compris France Télécome;lécom, ont rappelé publiquement leur attachement à la génération de trésorerie et au maintien du dividende. Quitte à réduire les investissements.
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