« Le pire est passé, mais la demande reste faible »

Le chiffre d'affaires d'Arkema a reculé de 23 % au deuxième trimestre pour un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en baisse de 56 %. Comment ont évolué vos activités ?La chute des volumes a ralenti au deuxième trimestre (? 18 % contre ? 27 % au premier). Nous sommes satisfaits de la résistance de la chimie industrielle (produits fluorés, soufre, etc.) qui représente près de la moitié de nos ventes. Nous sommes parvenus à maintenir la rentabilité (13,8 % de marge d'Ebitda contre 14,1 % un an plus tôt). La marge des produits de performance (polymères) a en revanche été divisée par deux en raison des chutes de volumes généralisées, notamment dans l'automobile et le bâtiment. Quant aux produits vinyliques, déficitaires sur la période, ils ont souffert de la baisse du prix de la soude mais les progrès internes ont permis d'atténuer les effets de la crise. Enfin, notre dette nette a reculé à 420 millions d'euros (23 % des fonds propres) à fin juin.Vous prévoyez 600 millions d'euros de réductions de coûts entre 2006 et 2010 contre 500 millions auparavant. Envisagez-vous de nouvelles suppressions de postes ?Nous avons déjà atteint près de 400 millions d'euros d'économies dont 86 millions d'euros au premier semestre. Nous avons, par exemple, réduit de 40 % les frais généraux et annoncé deux plans de restructurations dans les fonctions administratives et de recherche aux États-Unis et en France dans la filière méthacrylique. Nous continuerons à adapter nos organisations si cela nous semble nécessaire.Vous rachetez les activités acryliques de l'américain Dow Chemical pour 50 millions de dollars. Pourquoi cette opération en temps de crise ?Nous avons saisi cette opportunité dans le cadre des cessions d'actifs menées par Dow après le rachat de Rohm & Haas. Nous avions la possibilité de mener à bien cette opération tout en conservant un bilan financier solide. Il s'agit de renforcer nos activités de monomères acryliques en Amérique du Nord. Nous disposons déjà d'un site de taille mondiale à Carling en France. Cette acquisition permet aussi de prendre des positions de leader en Amérique du Nord dans les latex acryliques (revêtements, adhésifs, etc.). Ces activités emploient 270 salariés aux États-Unis pour 450 millions de dollars de chiffre d'affaires. Nous prévoyons un résultat net positif en 2010 et une marge d'Ebitda de 12 % à moyen terme. Cette opération nous fait passer de la quatrième à la troisième place sur ce marché.Les pays émergents représentent moins de 20 % du chiffre d'affaires d'Arkema alors que ces zones sont les premières à renouer avec la croissance. N'est-ce pas un handicap ?La reprise finira aussi par atteindre les pays développés. De plus, notre présence en Asie est en forte augmentation : la région représente 18 % de nos ventes contre 13 % en 2005.Vous vous fixez un objectif de marge d'Ebitda de 12 % en 2011 (contre 2010 avant la crise). Vous êtes confiant dans la reprise ?Nous restons prudents pour la fin d'année même si nous pensons que le pire est passé. Les déstockages sont terminés mais la demande reste faible chez nos principaux clients. Nous allons donc continuer à privilégier la gestion de notre trésorerie. En revanche, nous sommes confiants sur le moyen terme grâce aux actions structurelles engagées. Propos recueillis par Audrey Tonnelie
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