Barclays récolte les fruits de l'acquisition de Lehman Brothers

BanqueLes banques britanniques ont retrouvé un semblant de normalité. HSBC (voir ci-dessous) et Barclays, les deux grandes banques non nationalisées, ont publié hier des bénéfices dépassant les attentes des analystes, surfant sur un retour en force de la banque d'investissement, de là même où le mal était venu. Mais le fait que les marchés aient reçu avec enthousiasme l'annonce de provisions pour créances douteuses de respectivement 5,5 et 9,7 milliards d'euros pour Barclays et HSBC en dit long sur l'ampleur des difficultés qui demeurent.Barclays, qui a connu un début d'année très difficile, a réalisé un bénéfice avant impôts de 3 milliards de livres (3,5 milliards d'euros) au premier semestre, ce qui représente une légère hausse (+ 8 %) par rapport à l'an dernier. Le résultat net a progressé de 9,9 % à 1,88 milliard (2,2 milliards d'euros). Mais ce chiffre cache une double histoire : une banque d'investissement en pleine forme, et une banque de détail touchée par la récession.Pour Barclays Capital, la banque d'investissement, le retour à la période faste d'avant la crise est au goût du jour : son bénéfice a tout simplement doublé par rapport à l'an dernier. L'acquisition des activités américaines de Lehman Brothers, au lendemain de la banqueroute qui a mis le système financier au bord du gouffre, s'avère aujourd'hui un coup de maître. « C'est une opération qui a transformé notre business », estime Bob Diamond, le président de BarCap. La banque britannique a acquis ainsi une très forte présence sur les marchés actions américains, sur lesquels elle était plutôt faible.Mais du côté de la banque de détail, la récession mondiale se fait sentir. La hausse des faillites d'entreprises, et le chômage en forte progression, ont des conséquences inévitables sur les défauts de paiement. Les provisions pour créances douteuses ont plus que doublé, à 2,7 milliards de livres (3,2 milliards d'euros), dont la moitié au Royaume-Uni. L'Espagne et l'Afrique du Sud sont les deux autres pays qui ont le plus pesé négativement. Au total, cela signifie que le bénéfice avant impôts de la banque de détail a été divisé par deux par rapport à l'an dernier.Barclays a cependant réussi à éviter le pire pendant la crise. La banque britannique a écarté les doutes quant à son niveau de capital : grâce à la vente en juin de Barclays Global Investors, sa branche de gestion d'actifs, le ratio de ses fonds propres durs, « core tier one », est maintenant de 8,8 %, contre 5,6 % fin 2008. Certes, cela s'est fait au prix de la vente d'un de ses actifs jugés autrefois « stratégiques », mais cela permet à Barclays d'affirmer qu'elle a réussi au premier semestre à dégager un bénéfice, tout en consolidant son niveau de capital et en réduisant son effet de levier (de 28 fois fin 2008 à 20 fois).
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