Une traversée de l'Atlantique en guise d'Everest... De Saint...

L'expérience du Earthwalk15 juin, aux premières lueurs du jour, au poste de quart. Une bande de nuages s'agglutine à l'horizon. Quelques minutes à cligner des yeux pour essayer de discerner une forme distincte, à hésiter, à scruter le ciel aux jumelles. L'heure est venue de réveiller l'équipage : « Terre, c'est la terre?! » Au 18e jour d'une traversée de plus de 4.000 km, nos regards sont ahuris. Nous savions que les îles les plus occidentales de l'archipel des Açores n'étaient plus très loin, mais voir surgir de l'océan les deux volcans Flores et Corvo a quelque chose d'irréel. Pour ajouter à l'émotion qui nous submerge, une quinzaine de dauphins viennent jouer avec les étraves de notre catamaran de 11,45 m.Avant d'affaler les voiles dans le petit port de Santa-Cruz sur l'île de Flores, plusieurs heures de navigation sont encore nécessaires. Une étrange sensation s'impose?: j'ai senti sous mes pieds la rotondité de la terre. Lorsqu'on voyage en avion­, c'est en quittant l'appareil qu'on éprouve décalage horaire et différence de climat. Ici, à bord, j'apprécie les changements progressifs de la température de la mer en m'y baignant tous les jours. Je vois le soleil se lever et se coucher chaque fois un peu plus au nord que la veille.Le midi de ma montre était de plus en plus décalé avec le milieu de la journée, même si je n'ai jamais éprouvé le besoin de remettre ma montre à l'heure ? à l'heure de quoi, au milieu de la mer?? J'ai contemplé les étoiles disparaître au fil des nuits et de nouvelles apparaître?; j'ai dû me réhabituer à enfiler des chaussettes le matin? Mais ce n'est qu'en ces derniers instants de navigation que j'ai pris conscience de m'être déplacé à la surface d'une sphère dénommée Terre.Nous sommes partis le 29 mai de l'île de Saint-Martin, aux Antilles, pour une traversée, la plus grande de cette année de navigation autour de l'Atlantique que mes amis ont entreprise en famille (un couple et leurs enfants de 10, 8 et 4 ans), avec le voilier qu'ils ont dessiné et construit de leurs mains... Mon Everest à moi était plus modeste. Trois semaines en mer, au c?ur de l'océan Atlantique. Aucune tempête, aucun coup dur pour bâtir un récit héroïque, juste une succession d'images incroyables, uniques, de moments de rêve alors que la notion de temps s'étiole au gré des horizons infinis. à voir et à mangerCertes, il est impossible de s'isoler dans un espace aussi réduit. Mais avec les quarts (à trois adultes, cela revient vite) de nuit comme de jour, on se retrouve de longs moments seul sur le pont. Ou à défaut, bien calé dans le balcon avant ou au pied du mât avec un bouquin, elle paraît loin, la civilisation (c'est quoi, au fait??). Mais les joies d'une telle aventure, c'est aussi de partager les découvertes. Et la mer est généreuse. Il y a à voir (dauphins, poissons volants, baleines, etc.) et à manger (dorade coryphène, bonite, etc.). On peut même se faire des « amis », tel ce puffin (un oiseau migrateur qui reste en haute mer dix mois sur douze et parcourt 60.000 km par an) qui nous a accompagnés trois jours durant. Nous l'avons baptisé Zinzin. Nous l'étions aussi. nvacances de rÊve/périple à la voile
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