Le gouvernement lance la bataille de la modernisation du rail

Treize milliards d'euros pour le réseau ferroviaire. C'est le montant que l'État va investir pour rénover le rail d'ici à 2015, a annoncé hier le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, lors de la signature du « contrat de performance » qui va lier l'État et Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des voies, pour plusieurs années. Avec cette enveloppe financière l'État va doubler ses investissements pour moderniser le réseau ferroviaire, dont le mauvais état de certaines lignes est régulièrement à l'origine d'incidents dénoncés ces derniers mois par les usagers et le gouvernement. Le ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo y a vu le signe d'une « nouvelle bataille du rail ».L'objectif est de porter à 2 milliards par an les sommes allouées à la rénovation, à l'horizon 2015, soit plus que « le doublement » des quelque 900 millions investis en 2006 et en 2007, a précisé le président de RFF Hubert du Mesnil, qui, à l'instar de tous les acteurs du secteur, demandait depuis des années des investissements massifs dans le rail. Il s'agit d'un « effort absolument sans précédent », a pour sa part commenté le ministre du Budget Eric Woerth. redéploiementsCes engagements vont permettre d'enclencher « une dynamique qui va rompre avec le cercle vicieux d'un réseau qui se dégrade », s'est réjoui Hubert du Mesnil. Les sommes seront financées par le « paquet » Grenelle de l'environnement et par « des redéploiements » d'investissements de la route vers le rail.La hausse des investissements de rénovation lourde devrait aussi permettre de diminuer les sommes dépensées pour l'entretien courant, ont aussi expliqué Dominique Bussereau et Hubert du Mesnil. Même si l'État s'engage noir sur blanc à porter ses investissements à 13 milliards en 2015, les détails du « contrat de performance » ne portent que sur la période 2008-2012. Aux termes de ce contrat, une première pour RFF créé en 1997, l'établissement public s'engage sur 33 points de performance que l'État vérifiera périodiquement, a par ailleurs expliqué Eric Woerth. RFF a notamment pour mission d'aider à renforcer le fret ferroviaire en difficulté chronique, continuer la réforme des péages ferroviaires pour qu'ils couvrent mieux le coût réel du passage des trains ou encore contribuer à améliorer l'offre de transport régional, saturé aux heures de pointe. « Le surcoût (des péages pour le trafic fret) sera intégralement compensé par l'État », a précisé le secrétaire d'État.Faute d'investissements massifs pendant des années, certaines lignes du réseau classique sont en piteux état. En outre, plusieurs ruptures de caténaires en août et en septembre, puis ce week-end (« La Tribune » d'hier), à l'origine d'une pagaille monstre dans le trafic, ont créé des retards en cascade pour des milliers de voyageurs. Ce qui a provoqué la grogne des usagers et le mécontentement du gouvernement. M. C.
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