Rattrapée par la crise, la presse américaine réduit ses coûts

En déclin constant depuis plusieurs années, la diffusion des quotidiens américains a chuté de 4,6 % à 38,2 millions d'exemplaires entre avril et septembre 2008, selon les derniers chiffres publiés par le Bureau d'audit de la diffusion (ABC). Couplée à l'importante baisse des recettes publicitaires, cette érosion des ventes a contraint nombre de quotidiens à rationaliser drastiquement leurs coûts, en coupant dans leurs effectifs. La presse magazine commence elle aussi à être touchée. Le 27 octobre, le « Los Angeles Times », quatrième quotidien du pays, a ouvert le bal avec l'annonce d'une coupe de 10 % de ses effectifs rédactionnels, la troisième depuis le début de l'année. « La crise économique nous force à entreprendre un autre round de réduction des emplois et des coûts », a expliqué le directeur de la rédaction, Russ Stanton. Le lendemain, c'était au tour du plus grand groupe de presse américain, Gannett, de lancer un plan de licenciements touchant 10 % de ses employés dans les activités d'édition. L'éditeur du quotidien « USA Today » avait annoncé le 24 octobre un bénéfice net en recul de 32,5 % à 120 millions d'euros (158 millions de dollars) sur le troisième trimestre, par rapport à 2007. Premier quotidien national à franchir le pas, le très respecté « Christian Science Monitor » annonçait dans la foulée sa migration complète vers Internet à partir du mois d'avril, ne conservant qu'une édition hebdomadaire sur papier. Avec une diffusion confidentielle de 55.192 exemplaires vendus en moyenne entre avril et septembre (selon les chiffres de l'ABC), le modèle économique du « Monitor » n'était plus adapté au papier. réduction des effectifsLa presse magazine a elle aussi souffert de la mauvaise conjoncture publicitaire. L'éditeur de l'hebdomadaire « Time », Time Inc., a annoncé le 29 octobre une restructuration majeure qui devrait entraîner environ 600 suppressions de postes, soit 10 % des effectifs, selon le « New York Times ». La PDG du groupe, Ann Moore, a expliqué qu'elle ne s'attendait pas à une reprise des recettes publicitaires, en baisse de 9 % sur le troisième trimestre. Positionné sur le haut de gamme, l'éditeur Condé Nast (« Vanity Fair », « Vogue ») concluait le lendemain cette série noire. Le groupe devrait réduire ses effectifs de 15 % à 20 %, et diminuer la fréquence de publication du magazine « Men's Vogue » ainsi que de son mensuel business « Portfolio », lancé en 2007. C. B.
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