La période postélectorale devrait être faste pour le dollar

Il eût été héroïque de la part des acteurs du marché des changes de prendre des positions tranchées sur le dollar à la veille de l'élection présidentielle américaine. C'est la raison pour laquelle le billet vert n'a que peu décalé face aux grandes monnaies concurrentes avant l'issue de ce scrutin décisif, pour se négocier en légère baisse face à l'euro, qui a bénéficié d'un timide retour à la confiance, autour de 1,2850.Quel sera le sort du dollar une fois passée l'échéance historique de ce 4 novembre?? Dans l'hypothèse politique retenue par les instituts de sondage, qui proclament Barack Obama vainqueur et un Congrès à majorité démocrate, les leçons de l'histoire montrent que ces cas de figure correspondent à des phases d'affaiblissement de la monnaie américaine. Un président républicain avec un Congrès démocrate s'est toutefois toujours révélé également défavorable au dollar. Ce scénario aurait pu trouver un point d'appui dans l'indice ISM des directeurs d'achats du secteur manufacturier, tombé au plus bas depuis vingt-six ans. Et pourtant, un nombre majoritaire de stratèges du marché des changes tablent sur une poursuite de la reprise du billet vert, en dépit de la décrue de l'aversion au risque observée ces derniers jours. Au fur et à mesure que se confirment l'entrée en récession d'un nombre croissant de grandes économies et le ralentissement marqué de l'activité de la plupart des pays émergents dont les monnaies sont déjà sous pression, la première puissance économique mondiale devrait retrouver les faveurs des investisseurs et, avec elles, le dollar se parer de nouvelles couleurs. En route vers la ZirpLes économistes de Morgan Stanley lui prédisent une montée en puissance vers 1,15 pour 1 euro d'ici à la fin de l'année, n'excluant pas de retrouver le couple à parité en 2009 et ce, pour la première fois depuis décembre 2002. Ils soulignent que le dollar est la monnaie de financement des pays émergents et qu'il est aussi leur refuge en temps de crise, bien davantage que l'euro ou la livre. Les crises monétaires des pays émergents déclenchent systématiquement des achats massifs de dollars de la part de leurs résidents. Et comme il faut bien appeler un chat un chat, la crise atteint déjà la majorité d'entre eux.Autre atout pour le dollar : la marche des pays du groupe des Sept vers la Zirp, le sobriquet de la politique de taux zéro, menée par le Japon au début du millénaire, va dissiper le handicap de rendement du dollar. Si, après l'action concertée de six banques centrales le 8 octobre, la Fed a été seule à récidiver, réduisant à nouveau son taux directeur d'un demi-point à 1 %, elle aura dès cette semaine au moins deux disciples. Jeudi, la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre devraient elles aussi réduire le loyer de l'argent d'un demi-point à respectivement 3,25 % et 4 %. Isabelle Croizard le dollar est la monnaie de financement des pays émergents, et aussi leur refuge en temps de crise.
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