Le « New Deal » dont rêve l'oligarque russe Oleg Deripaska

La calamité, qui s'est abattue sur le dos de l'homme le plus riche de Russie, peut-elle donner naissance à de nouvelles opportunités ? Oleg Deripaska, 28 milliards de dollars selon le magazine « Forbes » (c'était en mars dernier, avant la crise), tente aujourd'hui d'imaginer des voies de sortie qui passent, on s'en doute, par le Kremlin. Dans une interview accordée à Reuters, l'actionnaire principal de RusAl souligne le besoin d'un « nouveau partenariat entre l'État et la communauté d'affaires » et d'un grand plan de relance de l'économie. Endetté à hauteur de 20 milliards de dollars garantis par des titres ayant perdu 75 % de leur valeur depuis mai, il dispense maintenant ses bons conseils : « Les hommes d'affaires doivent rééquilibrer leurs entreprises et conserver seulement les structures qui seront nécessaires dans les quinze prochaines années, tandis que le gouvernement se doit d'attirer de nouvelles ressources. »conscience sociale Sans aller jusqu'aux formules marxistes-léninistes qu'il a dû ingurgiter à l'université, le quadragénaire dévoile une conscience sociale. « L'État doit aider ceux qui vont le plus souffrir, concède-t-il. Quant à nous, nous survivrons d'une manière ou d'une autre, tandis que la crise risque de ruiner beaucoup de gens ordinaires. » Mais dans l'immédiat, Oleg Deripaska reste de loin le mieux loti de tous ceux ? oligarques compris ? ayant fait appel aux profondes poches de l'État. Alors que l'aide maximum pour une entreprise donnée a été fixée à 2 milliards de dollars, son groupe RusAl a reçu plus du double (4,5 milliards de dollars) pour refinancer la dette contractée lors de l'acquisition d'un quart de Norilsk Nickel. Une générosité due au fait que la dette de RusAl est garantie par le paquet d'actions dans Norilsk Nickel, paquet que le Kremlin ne veut en aucun cas voir tomber dans la poche des créanciers occidentaux de RusAl.Pragmatique, Oleg Deripaska invite l'État à investir « dans le logement, les routes, les écoles et les services publics », espérant que cela « aidera à garder à flot toute une série d'autres secteurs tels que celui des matériaux de construction, des machines-outils et de la métallurgie ». L'oligarque ne s'oublie pas au passage car son holding personnel BasEl possède de gros intérêts dans le BTP et les machines-outils, en plus de l'énergie, la métallurgie, la finance et l'automobile.aide financière aux PME Pour s'excuser d'être si généreux avec les oligarques proches du Kremlin, le Premier ministre, Vladimir Poutine, a promis mardi un soutien financier aux PME pour les aider à traverser la crise. « En 2009, d'importantes ressources du budget fédérales, 10,5 milliards de roubles [281 millions d'euros], seront allouées au soutien des petites entreprises, et 30 milliards supplémentaires [848 millions d'euros] seront distribués à travers la Banque de Développement [VEB]. » Le gouvernement a annoncé un allégement du fardeau fiscal de 15 % à 5 % pour les PME, mesure déjà signée par le président russe et qui devrait être suivie de mesures similaires au niveau régional. « Ce sont les petites entreprises qui sont capables de créer de nouveaux emplois, une nouvelle croissance et stimuler la diversification de l'économie et la productivit頻, a indiqué mercredi le Premier ministre russe.Mardi, la VEB avait reçu des demandes de refinancement sur des crédits pris à l'étranger totalisant 78 milliards de dollars, dont un tiers viennent de banques et deux tiers d'entreprises russes. Au total, le gouvernement russe prévoit de dépenser 210 milliards de dollars pour amortir les effets de la crise sur l'économie russe.Emmanuel Grynszpan, à Moscou n ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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