Les fonds monétaires dynamiques touchés par la crise économique

Selon Dealogic, les émissions cumulées d'ABS et de MBS ont chuté de 79 % à 445,7 milliards de dollars en 2008. Ce sombre bilan a peu affecté les fonds monétaires dynamiques investis sur ces actifs, puisqu'il n'y a pas d'acheteurs. En revanche, la dégradation générale de l'environnement économique, qui s'ajoute à la crise du crédit, pèse plus sur ces titres et les fonds qui y sont investis, censés procurer un rendement supérieur à celui de l'Eonia. Jusque-là, le marché européen était plutôt épargné. Mais « les mauvaises nouvelles ces deux derniers mois sur les perspectives économiques en Europe pèsent sur la valorisation des classes d'actifs ABS, CMBS et RMBS », constate Philippe-Henri Burlisson, directeur de la gestion taux de Groupama AM. C'est notamment le cas des actifs anglais.Outre-Manche, la croissance ralentit et le déficit public enfle aussi vite que la bulle immobilière se dégonfle. S'ajoute une dépréciation de la livre sterling qui a perdu un tiers de sa valeur depuis le début de l'année. Les fonds exposés sur ces titres subissent donc le ralentissement économique anglais et la baisse de la devise pour les supports non couverts contre le risque de change. C'est le cas de Parvest Dynamic ABS de BNP Paribas AM. Ce fonds, investi à plus de 40 % sur le Royaume-Uni, a enregistré une perte de 11,54 % le 17 décembre, ce qui porte la baisse depuis le début de l'année à 39 %. Cette correction a eu lieu le lendemain de la baisse des taux de la Fed, ravivant les anticipations de baisses des taux de la Banque d'Angleterre, signe d'une économie en mauvaise santé. D'autres fonds, comme Groupama Entreprises ABS, ont aussi souffert, mais à un degré moindre, de leur exposition au marché anglais (voir tableau).Depuis la crise des subprimes, « le mot titrisation fait encore peur, déclare Philippe-Henri Burlisson. Une normalisation de cette classe d'actifs est nécessaire. Par ailleurs, une nouvelle réglementation des produits monétaires euros s'impose car elle est trop large aujourd'hui ». Sur ce point, l'Autorité des marchés financiers a lancé une consultation il y a plus d'un an. Les résultats n'ont toujours pas été communiqués. Actuellement, la classification proposée par le gendarme de la Bourse est trop large. D'ailleurs, il n'y a pas de catégories monétaires dynamiques. De même, une plus grande transparence sur les sous-jacents, et leur qualité, mise dans ces fonds est indispensable. Si la titrisation comme moyen de refinancement sera de nouveau utilisée, reste à savoir quand et sous quelle forme. T. S.
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