Incertitude autour des aides du FMI

Le pouvoir ukrainien serait-il pris de remords ? En fin de semaine dernière, le président et son Premier ministre ? rivaux irréconciliables ? ont signé une lettre offrant au FMI de revoir le budget 2009, trop éloigné des conditions de l'organisation internationale. « Nous vous prions de rester assurés que nous prendrons les mesures nécessaires pour que le programme soit appliqué, y compris en ajustant les indicateurs du budget, en particulier en ce qui concerne la réforme des retraites et les revenus », indique la lettre adressée à Dominique Strauss-Kahn. Le budget ? dont la lettre reconnaît qu'il « ne respecte pas entièrement les indicateurs spécifiques mentionnés dans le programme ratifié par le FMI » ? table sur un déficit de 3 % du PIB (le FMI impose un budget équilibré dès 2009), une croissance de 0,3 % et une inflation contenue sous les 10 %. Considéré par les économistes comme très optimiste, ce budget a été rejeté plusieurs fois par le Parlement (la Rada) et les ajustements promis risquent de donner lieu à de nouvelles polémiques.violentes oppositionsLa confrontation a été envenimée par la très forte dévaluation de la hrivnia et la politique monétaire a atteint un degré de politisation extrême au cours des deux dernières semaines. Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko se sont violemment opposés autour des décisions de la banque centrale ukrainienne, la seconde exigeant la démission du directeur Volodymyr Stelmakh (nommé par le président). Des interférences qui n'ont pas aidé la banque nationale à mettre en place les mesures imposées par le FMI comme conditions pour le versement de la seconde tranche des 16,4 milliards de dollars?Offert début novembre, le prêt sur deux ans du FMI destiné à aider la stabilisation du système bancaire ukrainien n'a guère permis aux banques de « recommencer à prêter » comme c'était l'objectif. Certes, la première tranche de 4,5 milliards de dollars a bien été versée en novembre. Mais, inquiet du chaos régnant à la tête du pays, le FMI a déjà rappelé qu'il n'avait pas confié un blanc-seing à Kiev. Son directeur pays, Balazs Horvath, a indiqué que si le gouvernement ne respectait pas ses engagements, la seconde tranche (prévue pour février) ne serait pas versée.E. G., à Kiev
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