La présidence tchèque met le cap européen vers l'Orient

Nouveau président en exercice de l'Union européenne pour le premier semestre 2009, le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, présentera ce mardi, à Prague, les priorités de sa présidence européenne. Elles sont au nombre de trois, résumées en « 3 E » : économie, énergie, élargissement. C'est notamment dans le domaine du voisinage immédiat de l'Union qu'il s'apprête à réorienter le cap européen. Pour « équilibrer » le projet d'Union pour la Méditerranée cher à Nicolas Sarkozy, Prague entend organiser au printemps un sommet de « partenariat oriental » réunissant les vingt-sept pays de l'Union avec six pays de l'Est européen et du Caucase (Ukraine, Belarus, Moldavie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan). L'objectif serait de mettre en place, comme l'avait suggéré la Commission européenne début décembre, « une nouvelle génération d'accords d'association, un fort degré d'intégration dans l'économie européenne et l'assouplissement des formalités pour les citoyens souhaitant se rendre dans l'Union ». De plus, alors que Nicolas Sarkozy avait mis en sourdine l'élargissement de l'Union, la présidence tchèque ne fait aucun mystère de sa volonté de conclure les négociations d'adhésion avec la Croatie et d'accélérer celles avec la Turquie, la bête noire de l'Élysée. Le partenariat oriental va clairement dans le sens de ce que souhaite la Suède, qui prendra la présidence de l'Union au second semestre 2009, et de la Pologne. Ces deux pays avaient soutenu en mai dernier un tel partenariat pour tenter de contrebalancer le projet d'Union pour la Méditerranée de la présidence française de l'Union. « En 2008, nous avons eu une sorte de printemps de la Méditerranée. Le prochain printemps pourrait être organisé à l'Est », a confié Alexandr Vondra, vice-Premier ministre tchèque chargé des Affaires européennes. Au-delà de l'élargissement et du voisinage immédiat, les relations extérieures de l'Union devraient connaître également un certain infléchissement pro-américain. un ton mesuré La présidence tchèque se concentrera naturellement sur un nouveau départ dans les relations de l'Union avec les États-Unis, avec la prise de fonction de Barack Obama le 20 janvier 2009. La République tchèque, qui accueille déjà des éléments du bouclier antimissile américain, souhaite se fonder sur les relations excellentes qu'elle entretient avec les États-Unis pour conduire l'Union européenne vers une nouvelle ère des relations transatlantiques. D'ailleurs, dans sa condamnation de l'entrée des forces terrestres israéliennes à Gaza, la présidence tchèque s'est efforcée d'employer hier un ton très mesuré pour, sans doute, ne pas offenser l'allié américain.En ce qui concerne l'énergie, la présidence tchèque s'était a priori fixé comme objectif d'améliorer la sécurité énergétique de l'Union, et de manière plus générale, de mettre en place une politique énergétique commune. Avec la crise du gaz entre l'Ukraine et la Russie, elle est servie au-delà de ses espérances. En matière d'économie, enfin, Prague devrait surtout faire avancer les dossiers dont elle a hérité : la législation européenne sur les agences de notation, l'harmonisation des normes comptables, la législation bancaire et les mesures à prendre à la suite du plan de relance. Marc Deger
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