Wizzit, la banque mobile des populations défavorisées

Comment avoir accès aux services bancaires quand on est Sud-Africain, pauvre et qu'on vit à la campagne ? Avec Wizzit, Netexplorateur de l'année, il suffit de posséder un téléphone portable. Cette filiale de la South African Bank of Athens a été créée en 2004 pour proposer un service de banque à distance accessible depuis les téléphones portables à la population pauvre et rurale, une cible ignorée par les autres établissements financiers. Plus de 30 millions de Sud-Africains ont un portable, mais seulement 11 millions sont titulaires d'un compte bancaire. Les autres sont contraints d'utiliser des espèces, une pratique dangereuse dans ce pays très violent.dimension humaine « Nous sommes la première banque mobile qui vise délibérément les « non-bancarisés », explique Brian Richardson, directeur général. Pour toucher cette population démunie et souvent illettrée, Wizzit a engagé des « wizz'kids », des chômeurs formés pour aider les gens à ouvrir leur compte et leur montrer comment l'alimenter. Une dimension humaine indispensable au succès du projet dans cette mosaïque d'ethnies et de dialectes qu'est l'Afrique du Sud. Les candidats peuvent ouvrir un compte dans les 2.800 bureaux de poste et les 800 agences de la maison mère de Wizzit, qui met à leur disposition une carte bancaire leur permettant de retirer de l'argent dans les distributeurs automatiques et surtout de régler leurs achats dans les magasins. Car, même dans les zones où les petites échoppes ne disposent pas de terminaux de paiement, les commerçants peuvent encaisser l'argent directement sur leur portable. citoyenneté économiqueCe transfert d'argent en temps réel d'un téléphone à l'autre est possible grâce à une technologie baptisée USSD (Unstructured Supplementary Service Data), moins coûteuse que les SMS. « Nos clients peuvent utiliser n'importe quelle marque de téléphone mobile, et n'importe quelle carte SIM. On peut même se faire voler son portable : il n'y a aucune trace du compte Wizzit dans l'appareil ! » ajoute Brian Richardson. Wizzit se rémunère via une commission sur les transactions, de 0,9 à 0,49 centime d'euro. L'opération est à but lucratif, mais l'objectif principal de cette initiative est d'apporter à ces populations un moyen d'accéder à ce qu'il est convenu d'appeler la citoyenneté économique. L'idée a séduit la Banque mondiale. L'institution a pris 10 % du capital de Wizzit et soutient cette initiative qui a vocation à gagner d'autres pays. « Nous sommes en discussion avec des partenaires en Inde, au Pakistan, en Amérique latine, en Europe de l'Est », précise Brian Richardson, qui prédit que « le paiement par mobile va devenir énorme. C'est facile à utiliser, sûr, et incroyablement pratique pour les clients ». P. C. www.wizzit.co.z
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