Lazard redéploie ses troupes pour s'adapter à la crise

Maintenir son modèle d'entreprise tout en se réorganisant pour s'adapter à la conjoncture. Telle est la stratégie qu'a présentée Lazard en dévoilant hier les résultats d'une année 2008 jugée « tumultueuse » pour les banques d'investissement, par son PDG Bruce Wasserstein. L'an dernier, l'établissement a accusé une chute de 98 % de son bénéfice net, à 3,13 millions de dollars. Mais sans une charge exceptionnelle de 192 millions de dollars liée au rachat de parts de Lazard Asset Management détenues par des collaborateurs, le bénéfice serait ressorti à 111,7 millions de dollars, en repli de 28 %.Au quatrième trimestre, le résultat de la banque franco-américaine s'est inscrit à 38 millions de dollars, en recul 36 %. Exprimé en bénéfice par action, il s'est établi à 50 cents, soit 8 cents de plus qu'attendu par les analystes. « Par rapport au reste de notre industrie, nous sommes satisfaits de notre performance », s'est félicité auprès de « La Tribune » Steven Golub, le vice-président de Lazard. En 2008, trois banques d'affaires américaines (Bear Stearns, Lehman Brothers, Merrill Lynch) ont disparu ou été rachetées tandis que Goldman Sachs et Morgan Stanley ont adopté le statut de holding bancaire.Mais Lazard n'est pas immunisée contre la crise. Hormis le conseil en restructuration, dont les revenus ont augmenté de 45,8 % à 47,1 millions de dollars au quatrième trimestre, ses autres activités ? conseils financiers, en fusion acquisition et gestion d'actifs ? ont vu leur chiffre d'affaires s'éroder au cours de cette période. La direction a donc décidé de « redéployer » son personnel vers les activités les plus rémunératrices.Au premier trimestre 2009, une charge de 60 millions de dollars sera passée du fait d'une compression du personnel qui ramènera les effectifs de la banque à leur niveau de 2006 ? une réduction de 10 % par rapport à leur apogée qui touchera notamment son back-office. « Il ne s'agit pas d'une restructuration mais d'un redéploiement », insiste Steven Golub, indiquant que le groupe « embauche par ailleurs, notamment des spécialistes de la restructuration de dette en Europe, et des experts du conseil en restructuration d'entreprises aux États-Unis », activité dans laquelle Lazard convertit aussi certains de ses spécialistes en fusion acquisition.En 2008, la banque est intervenue dans « dans 11 des 20 plus grosses faillites survenues aux États-Unis », dont celles de Lehman Brother et du cartonnier Smurfit-Stone. « Nous avons actuellement 70 missions de restructurations d'entreprise et de dette en cours », se félicite Steven Golub. L'établissement ne dresse jamais de projections financières mais les orientations qu'il a présentées hier ont manifestement séduit Wall Street où le titre gagnait 8,8 % à 28,40 dollars à mi-séance, après avoir lâché 12 % depuis le début janvier et abandonné 27 % en 2008. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.