La rencontre de deux icônes

chronique des marchésEst-ce parce qu'il lui « montait des désirs dans le creux de [ses] reins » comme l'a chanté avec fougue Brigitte Bardot que Warren Buffett a raflé la moitié de l'émission obligataire de 600 millions de dollars de Harley-Davidson ? Loin d'être devenu un « biker » échevelé, le gérant de Berkshire Hataway prouve une nouvelle fois la cohérence de sa politique d'investissement. Pas seulement parce qu'il investit dans le mythique fabricant américain de motos à contre-cycle (comme il l'a fait récemment chez General Electric ou Goldman Sachs) après que son cours de Bourse eut effectué une sortie de route en perdant 85 % depuis son record de novembre 2006. Mais là où l'on retrouve le génie du gourou d'Omaha, c'est dans cette affaire qui cumule tous les traits d'un avantage compétitif unique au monde et pérenne. C'est bien ce que lui procure une marque incomparable qui permet au fabricant de Milwaukee (Wisconsin) de gagner de l'argent non seulement avec ses célèbres V-Tvin au bruit caractéristique (bien que la tentative pour le faire breveter au début des années 1990 se soit soldée par un échec) mais aussi dans la chaîne de restaurant à son nom ou dans l'habillement. Et puis Warren Buffett sait allier l'utile à l'agréable puisque si Harley-Davisdon vient de voir sa note à long terme dégradée par Moody's à A1, le rendement des obligations de cette catégorie avoisine les 9 %. Les obligations souscrites par Berkshire toucheront pour leur part un généreux coupon de 15 %. Cela laisse de la marge. D'autant que la compagnie, qui gagne encore de l'argent (77,8 millions de dollars au quatrième trimestre 2008), a lancé un plan d'économies, avec 1.100 licenciements à la clé, destiné à gonfler ses bénéfices de 60 millions par an.Reste pour Warren Buffett à ce que la légende Harley-Davidson se poursuive sans trop de fausses notes. Gainsbourg, qui avait écrit la chanson pour Brigitte Bardot en 1967, a pour sa part revu sa copie en concluant en 1984 « Harley David son of a bitch, Tu aurais dû prévenir ta chute ». Christophe Tricaud
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.