Nicolas Sarkozy veut s'expliquer sur sa politique face à la crise

Quatre mois après son discours de Toulon, deux mois après l'annonce du plan de relance, une semaine après la réussite de la mobilisation sociale, Nicolas Sarkozy juge le moment venu pour une vaste séance d'explication de sa politique de crise. Et ce d'autant plus que le chef de l'État dévisse dans l'opinion ? moins 6 points dans le baromètre mensuel Ifop pour « Paris Match », avec 41 % d'opinions favorables, contre 58 % de mécontents, un plus-bas selon ce baromètre, depuis son élection. Sans oublier l'aggravation du chômage, mois après mois, et la récession dont l'ampleur se confirme. L'Élysée présente donc l'émission de ce soir, « Face à la crise », comme « pédagogique » et « explicative ». « Il y a des inquiétudes dans notre pays. J'aurai l'occasion d'y répondre mais pas par l'immobilisme, pas au prix du conservatisme, pas au prix du refus de l'évolution qui condamnerait notre pays à ne pas créer les emplois dont nous avons besoin », a déclaré Nicolas Sarkozy mardi. DéterminationIl n'est donc pas question d'un « changement de cap » économique, pourtant réclamé par l'un des vainqueurs de la journée du 29 janvier, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. Pas question non plus d'une conversion à la thèse d'une relance par la consommation défendue par le Parti socialiste. « Cela n'a jamais march頻, a tranché Nicolas Sarkozy, en soulignant qu'à ses yeux il n'y a « pas d'alternative » à la relance par l'investissement, seule capable de « créer de l'activit頻. Cette apparente inflexibilité présidentielle pourrait être tempérée par quelques signes d'ouverture à l'adresse des syndicats, sur la question de l'emploi, croyaient savoir hier quelques élus UMP. Jean-Claude Mailly (Force ouvrière) a déjà prévenu qu'il y aurait « remobilisation » dans la rue si le chef de l'État ne cédait pas sur la relance par la consommation. Les huit syndicats maîtres d'?uvre de la journée d'action du 29 janvier ont suspendu toute initiative future au contenu de l'intervention présidentielle. Ils disent se méfier de toute tentative de division de leur front unitaire et se réuniront lundi prochain pour arrêter leur réponse à Nicolas Sarkozy. L'opposition de gauche a accentué, elle aussi, la pression sur le chef de l'État. Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, a appelé Nicolas Sarkozy à « prendre le taureau par les cornes avec des moyens massifs » et à annoncer de nouvelles mesures. Sinon ? « Le roi est nu, même s'il ne se veut pas fainéant », a jugé François Hollande. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a aussitôt riposté. On ne peut pas reprocher à Nicolas Sarkozy de « passer son temps à faire des annonces » et « là, les mêmes qui écrivent qu'il annonce trop et qu'il n'explique pas assez disent : ?ça n'a de sens que s'il annonce et pas s'il explique? », a-t-il ironisé hier dans l'émission « Questions d'info » LCP-France Info-AFP.
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