La Berd prévoit une stagnation

Un vent économique glacé souffle sur les terres de la Russie et de l'est de l'Europe. Alors que l'agence Fitch a abaissé hier la notation de la dette souveraine russe, la région connaît un très brusque ralentissement économique. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) vient d'abaisser sa prévision de croissance à seulement 0,1 % pour l'ensemble de la région en 2009, contre une prévision réalisée il y a tout juste trois mois de 2,5 %. « Jusqu'en septembre-octobre, les pays s'en sortaient plutôt bien, témoignait hier Thomas Mirow, le président de la Berd. Mais deux phénomènes se sont produits. D'une part, la contraction du secteur bancaire international a provoqué une fuite des capitaux vers la « qualit頻, et donc hors des pays de la région, notamment parce que leur dette est en devises étrangères. D'autre part, le ralentissement international affecte fortement la région. »Parmi les 30 pays couverts par la Berd, depuis l'Europe de l'Est jusqu'à la Mongolie, deux zones sont particulièrement touchées : les États baltes (lire ci-contre) et l'Ukraine, qui vont connaître des récessions très violentes. « La région de la Baltique a été une vraie « success story » mais, comme souvent dans ce cas, des bulles se sont créées, estime Thomas Mirow. C'est particulièrement vrai pour l'immobilier. » La Banque européenne d'investissement a annoncé hier qu'elle allait prêter 250 millions d'euros à la Lettonie pour l'aider à cofinancer des projets structurels européens : le pays a déjà reçu 7,5 milliards d'euros de prêts pour faire face à la récession. Le cas de l'Ukraine est différent, mélangeant une crise politique, une forte corruption et une profonde dépendance envers les matières premières. plusieurs scénariosLes prix du gaz et du pétrole vont aussi être un facteur essentiel de la croissance en Russie. En particulier, ce sont les revenus des hydrocarbures qui garantissent la solidité des comptes publics du pays. Thomas Mirow estime que la stabilisation des prix du pétrole depuis quelques mois, certes à un faible niveau, devrait permettre à la Russie d'éviter de se trouver en cessation de paiements. « Mais il ne faut exclure aucun scénario », prévient-il. Preuve de la santé précaire des finances russes, le ministre des Finances a annoncé que Moscou s'apprêtait à injecter environ 40 milliards de dollars de fonds propres dans ses banques. n Éric Albert, à Londre
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