Fortis : deux derniers jours pour un accord un accord

Alors que les négociations visant à fusionner BNP Paribas et Fortis expirent demain, bien malin était hier celui qui pouvait prédire leur résultat final. La seule certitude restait la détermination des opposants au démantèlement de l'ancien fleuron belge. À l'initiative du cabinet Modrikamen, qui défend un groupe d'actionnaires minoritaires, une audience d'introduction se tient ce matin au tribunal de commerce de Bruxelles dans le cadre d'une procédure sur le fond. Celle-ci vise à obtenir l'annulation de l'ensemble des opérations de démantèlement de Fortis. « Cette procédure ne sera pas jugée avant un an », relativise un proche du dossier. Or, si un accord intervenait entre le gouvernement belge, Fortis Holding et BNP Paribas d'ici demain soir, il devrait obtenir l'approbation en assemblée générale des actionnaires de Fortis. Leur feu vert viderait de sa substance cette procédure en annulation très politique.Les différentes parties affichent leur volonté d'aboutir. BNP Paribas a démenti hier toute division au sein de sa direction sur ce dossier et un conseil d'administration est prévu demain matin à toutes fins utiles. Plusieurs administrateurs de la banque confiaient que l'opportunité de devenir la première banque de dépôts européenne restait un puissant stimulant. « En France, il n'y a plus d'opportunité de croissance pour nous. Les seules possibilités sont européennes », expliquait l'un d'eux. De leur côté, les autorités belges ont réaffirmé que les négociations se poursuivaient. Le Premier ministre, Herman Van Rompuy, aurait même espéré arracher ce matin une ébauche d'accord avant sa rencontre avec Nicolas Sarkozy à Paris à la mi-journée. Car, tout en assurant qu'un échec des négociations n'aurait pas de conséquence sur l'existence de Fortis Banque, certains observateurs estiment que l'État belge n'aura pas les moyens d'assurer les besoins de trésorerie de l'établissement.De source proche, le schéma selon lequel la banque de la rue d'Antin reprendrait 75 % des activités bancaires comme prévu initialement, et 25 % de l'assurance belge au lieu de 10 % selon le précédent schéma proposé en janvier, butait encore essentiellement sur le devenir des actifs à risque de Fortis. Mais encore ces questions techniques trouveraient-elles une solution, faudrait-il s'assurer du soutien du premier actionnaire de Fortis, le chinois Ping An, sans lequel aucune option n'est envisageable. Ninon RENAUDl'opportunité de devenir la première banque de dépôts européenne reste un puissant stimulant.
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