Le nouveau décret Pécresse butte sur la question des promotions

En 1984, il avait fallu dix-huit mois de discussions pour aboutir au décret sur le statut des enseignants-chercheurs. Après la séance de vendredi dernier, il aura fallu dix heures mardi à la ministre de l'Enseignement supérieur et à quatre syndicats (Sgen-CFDT, UNSA Sup Recherche, Autonomesup et, depuis peu, FO) pour réécrire la quasi-totalité du texte, dont le précédent projet a provoqué la mobilisation de la communauté universitaire, y compris ses franges les moins contestataires, qui perdure depuis cinq semaines.« On a très bien travaillé, on a avancé sur toute une série de sujets », a jugé Valérie Pécresse, à l'issue de la séance, tard dans la nuit. Des « terrains d'entente » ont été trouvés sur la modulation de service (répartition des heures entre enseignement et recherche) et l'évaluation, en ligne avec les « grands principes » énoncés vendredi dernier. La modulation de service d'un enseignant-chercheur devra désormais être « choisie et acceptée par l'intéress頻 et basée sur une référence nationale de 1.607 heures. L'évaluation, elle, sera « nationale » et assurée tous les quatre ans par les pairs de chaque discipline.trouver un équilibreReste cependant une « question difficile », de l'aveu même de la ministre, celle des promotions. « Il faut trouver un équilibre entre promotions locales et nationales », explique Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, qui se dit « confiant » dans l'aboutissement, demain, de la démarche. Mais, tient-on à préciser rue Descartes, ce qui importe est que les promotions doivent désormais être évaluées, motivées et transparentes. Un consensus pourrait se dégager pour le statu quo, à savoir 50 % de promotions locales et 50 % de promotions nationales. Pour autant, l'apaisement n'est toujours pas à l'ordre du jour. Tous attendent que la question de la réforme de la formation des enseignants et du contenu des concours soit à son tour réglée. Valérie Pécresse et Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, ont envoyé à la conférence des présidents d'université (CPU) un courrier conjoint « répondant à l'ensemble de leurs requêtes », assure-t-on rue de Grenelle. La CPU doit réagir aujourd'hui. « On ne s'en tient pas à ça », martèle Thierry Cadart, qui réclame une réunion avec les deux ministres. La mobilisation pour la grande journée de manifestation prévue aujourd'hui s'annonce donc encore forte. Le Snesup, qui boude toujours les discussions, jugeant leur « cadre trop étroit », reste sur le pont. Autonomesup et le Sgen appellent aussi à la mobilisation pour maintenir le rapport de forces.
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