L'Arménie dévalue sa monnaie pour attraper un prêt du FMI

La drachme a perdu mardi près d'un quart de sa valeur contre le dollar, après que la banque centrale a décidé un revirement complet de sa politique monétaire.Fini le soutien à la devise, qui flotte désormais librement. Mais la chute de la drachme a pris la population par surprise. Les Arméniens se ruent depuis mardi sur les produits de première nécessité alors que les médias annoncent une brutale envolée des prix des biens importés, de l'ordre de 30 % à 40 %. Les dollars ont disparu des kiosques de change. La banque centrale et le gouvernement sont montrés du doigt, alors que la drachme était devenue ces derniers mois une des valeurs les plus surévaluées du monde.La décision de dévaluer la drachme fait partie d'un accord entre Erevan et le FMI. Dominique Strauss-Kahn a demandé mardi au conseil du FMI d'entériner vendredi un prêt de 540 millions de dollars afin de regarnir des réserves de change tombées à 1,3 milliard de dollars. Il s'agit d'un prêt sur 5 ans dont la 1re tranche de 239 millions sera immédiatement livrée.éviter la paniqueEn demandant un crédit au FMI, l'Arménie, dont l'économie a crû de 6,8 % en 2008, marche dans les pas d'autres anciennes Républiques soviétiques (Ukraine, Biélorussie, Lituanie). Les raisons sont chaque fois identiques?: départ des investisseurs étrangers et incapacité des banques à recevoir ou offrir des crédits.La décision d'Erevan offre un contraste frappant avec la politique monétaire russe, qui a opté pour une dévaluation « progressive », afin de ne pas provoquer la panique de la population. L'équilibre politique est pourtant beaucoup plus précaire à Erevan qu'à Moscou. Il y a un an, des manifestations antigouvernementales faisaient une dizaine de morts.Encerclée par des pays avec lesquels elle entretient des relations au mieux tièdes (Géorgie, Iran), précaires (Turquie), voire ouvertement hostiles (Azerbaïdjan), l'Arménie compte beaucoup sur le soutien de Moscou. Deux groupes russes, UC Rusal et Alrosa, sont les principaux investisseurs étrangers dans le pays. Numéro 2 mondial du diamant, Alrosa proposait hier de fournir un « important » crédit à l'État arménien en l'échange de l'achat de diamants bruts russes. Son patron, qui détient le monopole du diamant en Russie, a rencontré hier le Premier ministre arménien à ce sujet. Le mois dernier, Vladimir Poutine avait proposé à Erevan un crédit de 500 millions de dollars sur 15 ans.Emmanuel Grynszpan, à Moscou245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.
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