L'heure de vérité de l'industrie automobile

chronique des tauxChrysler a déposé son bilan jeudi dernier, General Motors le fera probablement fin mai et Ford ne survit qu'en tirant mois après mois sur sa trésorerie. L'industrie automobile est une des plus difficiles au monde : beaucoup de concurrence, peu de marges et des investissements importants à chaque nouveau modèle. Les coûts de lancement sont fixes et il est difficile d'ajuster l'outil de production en cas d'échec. Quant à réduire les coûts fixes en sous-traitant, ce n'est pas une panacée, car les constructeurs doivent soutenir financièrement les fournisseurs en cas de baisse d'activité. Aux États-Unis, où les ventes de voitures ont baissé de près de moitié, comment General Motors, Ford et Chrysler pourraient-ils éviter la crise ? Si l'Europe connaissait un tel effondrement du marché, peu de généralistes résisteraient. Certes, les constructeurs américains ont fait des erreurs, en particulier en se laissant entraîner dans une protection sociale trop lourde, mais la raison principale de la crise des constructeurs américains est la baisse du marché sur un secteur fragilisé par une très vive concurrence. La solution est dans la rationalisation et la diminution du nombre d'acteurs. Il faut atténuer la concurrence suicidaire pour tous les producteurs. Il y a douze grands constructeurs généralistes dans le monde : cinq au Japon et en Corée, quatre en Europe, trois aux États-Unis (nous dissocions Renault et Nissan, alliés mais non intégrés). Il y a place, dit M. Marchionne, le patron de Fiat, pour cinq ou six acteurs dans le monde. La taille n'est pas une garantie de succès, comme le montre General Motors, mais sans la taille critique il est impossible d'espérer survivre, et ce niveau de taille critique est en train d'augmenter. Il faut maintenant avoir au moins 10 % d'un marché mondial de 60 millions de véhicules. M. Marchionne va se faire offrir 20 % du « nouveau Chrysler » et envisage une fusion de Fiat Auto avec Opel. Fiat prend la bonne direction. D'autres vont devoir aussi réagir. n Il y a douze grands constructeurs généralistes dans le monde. C'est trop. Et c'est aussi ce qui aujourd'hui étouffe les constructeurs automobiles américains.Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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