Libertas en perte de vitesse en Irlande

Il y a quelques jours, à Claremorris, une petite bourgade dans l'ouest rural de l'Irlande, une femme âgée d'une cinquantaine d'années refusait de serrer la main de Declan Ganley. « On ne vous voit que quand vous faites campagne ! » La remarque a fait bondir le fondateur du parti Libertas. « C'est la première fois que je me présente. Et je déteste les politiciens encore plus que vous. » Deux minutes plus tard, l'électrice lui promettait son vote. Tout au long de la campagne, Declan Ganley a joué avec facilité de son statut d'« outsider ». L'homme d'affaires, qui a fait fortune dans le matériel de communication militaire, s'est fait connaître l'an dernier en menant une très habile campagne contre le traité de Lisbonne, conclue par une victoire du « non ».Après ce premier succès retentissant, l'homme rêve de jouer les trublions à travers l'ensemble de l'Europe : il présente au total plus de 600 candidats sous l'étiquette Libertas dans 14 pays, y compris en France, sous la houlette de Philippe de Villiers. Cela en fait la première tentative sérieuse de création d'un vrai parti paneuropéen. « Je vise 106 élus », affirme Declan Ganley, qui risque d'être déçu, à en croire les sondages. Dans sa propre circonscription en Irlande, où les électeurs élisent leurs députés européens dès aujourd'hui, Declan Ganley n'est crédité que de 9 % des voix : un score insuffisant pour décrocher un siège. À travers le reste de l'Europe, selon la compilation de sondages de Predict09.eu, il ne peut espérer obtenir qu'une petite poignée de députés.Bien sûr, Declan Ganley refuse de croire les sondages. Mais la crise n'a guère servi ses intérêts. Du jour au lendemain, l'Irlande a réalisé que son appartenance à la zone euro lui permettait d'éviter une situation à l'islandaise, avec une violente dévaluation de la monnaie locale. En outre, Declan Ganley a fini par brouiller sa propre image, en se revendiquant à la fois proeuropéen, mais opposé à direction actuelle de la construction européenne. De même milite-t-il pour l'euro, mais contre la nature antidémocratique de l'Europe. Son programme ? La réponse est immédiatement plus vague, se contentant de grandes promesses de « créer des emplois » et d'apporter le « retour de la croissance ».Éric Albert, envoyé spécial à Claremorris (Irlande)L'interview de Declan Ganley sur www.latribune.f
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