Pression accrue sur les banques pour les stress tests

égulationUne copie à revoir. Dans son rapport publié fin mai, le Comité de Bâle, autorité « morale » sur les questions de régulation, a mis en lumière les insuffisances des banques dans la conduite de leurs tests de résistance aux chocs financiers ou économiques (stress tests). La question a pris une envergure supplémentaire depuis la série de stress tests menés aux États-Unis et depuis les appels du pied du Fonds monétaire international pour que l'Europe les imite. En bref, le comité de Bâle reproche aux établissements de crédit un trop grand laxisme dans le choix de leurs scénarios économiques et l'isolement des directions des risques avec les services opérationnels (commerciaux, économistes, etc.). Il recommande un renforcement des méthodologies employées (voir « La Tribune » du 22 mai). Le texte bâlois devrait bientôt passer devant la Commission européenne. Mais avec quelles conséquences pour le paysage bancaire français ? En fait, elles seront variables selon les établissements, certains étant plus en pointe sur le sujet que d'autres. Les spécialistes citent régulièrement le Crédit Agricolegricole comme le bon élève et attribuent le bonnet d'âne à la Caisse Nationale des Caisses d'Épargne (CNCE). D'après nos informations, ce dernier a essuyé un refus de la Commission bancaire en janvier lors du processus de validation d'une partie de son dispositif d'évaluation des risques. En cause ? La faiblesse des moyens informatiques de la banque, qui devra améliorer son système pour obtenir l'homologation de la Commission. C'est d'ailleurs un point sur lequel le Comité de Bâle est revenu avec insistance : « Des investissements supplémentaires dans les infrastructures informatiques sont nécessaires pour améliorer la disponibilité et la finesse de l'information sur les risques », explique-t-il.«?choc?»Aussi, les régulateurs nationaux ont décidé de renforcer les processus de contrôle des stress tests. En France, la Commission bancaire a durci le ton. Cette année, elle a soumis les établissements français à deux séries de tests de résistance. Les banques ont rendu leur première copie à la fin du mois de mai. Le principe du premier exercice est de tester leur sensibilité aux différents types de risque, de crédit et de marché notamment. Par exemple, l'un des scenarios consistait à mesurer les conséquences sur leur bilan d'une dégradation de la notation de leurs débiteurs de l'ampleur de celle subie au début des années 1990. D'ici à l'automne, les banques devront conduire un autre test, basé cette fois sur une projection macroéconomique. Seul hic, ce dernier, élaboré fin 2008, prévoit une croissance négative de l'ordre de 3 % en 2009. Or, ce « choc », censé représenté un extrême économique, est déjà devenu une réalité, à entendre les prévisions de Bercy. Les autorités devraient s'inspirer de la littérature du Crédit Agricolegricole. Fin 2006, la Banque verte avait imaginé un scenario plutôt visionnaire pour son stress test : une crise immobilière aux États-Unis, suivie d'une contagion à l'Europe puis à l'économie réelle? Alexandre Madde
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