EDF essaierait-il de faire mieux accepter par le gouvernement une hausse des tarifs de l'électricité alors même que des rumeurs ont circulé récemment sur un projet de baisse des prix ? Quoi qu'il en soit, lors de la journée investisseurs qui s'est tenue hier, EDF a plus que sensibilisé les analystes à une dérive des coûts liés à l'EPR. Comme attendu, EDF a annoncé que la centrale nucléaire de nouvelle génération de Flamanville allait coûter 20 % de plus que prévu en 2005, soit 4 milliards d'euros, EDF n'a pas manqué de rappeler combien le nucléaire était important pour répondre aux enjeux énergétiques et environnementaux mondiaux, et fait état de sa compétitivité par rapport aux cycles combinés à gaz, ou centrales à charbon.La question des tarifsIl a également insisté sur son implication en France et à l'étranger dans cette filière. Et a chiffré entre 40 et 50 milliards d'euros les investissements dans les dix EPR qu'il prévoit de construire d'ici à 2020, dont 12 à 20 milliards pour lui seul. Pour certains, le calendrier de cette annonce de dérive des coûts n'a rien d'innocent. D'abord, parce qu'en soi cela n'a rien de surprenant. « Areva a rencontré toute une série de déboires depuis deux ans pour la construction de l'EPR en Finlande ; ce qui a amené les marchés à considérer que globalement un EPR ne vaut plus 3,3 milliards d'euros ni même les 4 milliards d'euros mais plutôt 4,5 milliards. Ainsi, toutes les simulations faites pour la rentabilité le sont sur cette base », explique Patrice Lambert de Diesbach, directeur de la recherche au CM-CIC Securities. Ensuite, parce qu'aujourd'hui imposer à EDF et à GDF-Suez un gel voire une baisse des tarifs incarnerait « une certaine logique face à une chute des prix des matières premières depuis juin et un effort de solidarité nationale de la part d'un secteur qui n'est pas le plus mal loti en comparaison de l'industrie ou des services », ajoute-t-il. Hier matin, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a assuré que l'augmentation des tarifs de l'électricité n'était « pas d'actualit頻. À la Bourse de Paris, le titre EDF s'est effondré de 7 %. L. B.++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++

latribune.fr

18 Déc 2008, 1:30

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